
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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20 désemb
16 janvier 2016, par
- Monsieur de Miranville, poursuivit le Gouverneur - qui tira d’un de ces tiroirs, qui semblaient innombrables, une tabatière huilée, ornée de l’écusson de son illustre famille-, si on commence à affranchir les esclaves, la colonie ne s’en sortira pas. D’ailleurs, vous le savez bien, ça les porte au brigandage. Et quand on ne les tient pas, vous n’ignorez pas ce qu’il en advient ; sans compter que ce serait donner un fort mauvais exemple en direction des autres esclaves des habitations. Non, je vous rappelle, Monsieur de Miranville, que nous sommes dans une île, que le volume d’esclaves, pour être conséquent, ne l’est pas assez au regard du travail que le royaume de France attend de ses possessions… Quant à la seconde requête (fit-il en joignant ses mains), je serais ferme : il ne sera question que d’appliquer la loi en vigueur sur l’île Bourbon, puisqu’elle nous vient de Dieu…
- Monsieur le Gouverneur, il faut une nouvelle législation pour encadrer l’esclavage et son affranchissement.
- Je vous trouve très impertinent, Monsieur. Prétendriez-vous vous substituer au Roi et au Parlement ? Croyez-moi, laissez les Noirs à leurs champs, Monsieur de Miranville. J’entends trop de choses sur votre compte. Aider les esclaves, c’est bien ; les laisser travailler au service de la colonie, c’est mieux. J’espère que vous entendrez ce conseil, sinon rien ne viendra de bon. Vous pouvez prendre cela comme un avertissement… Bien le bonjour, Monsieur. »
Le Gouverneur qui n’avait cessé d’être assis à son bureau prisa, ouvrit un dossier et se mit à le parcourir des yeux. Un laquais en livrée avait été sonné, il avait ouvert la porte et claquait déjà des talons d’impatience. Monsieur de Miranville hésita. Un mouchoir brodé tenu au bout de deux doigts blancs et flasques fut agité d’un revers de main, le Gouverneur fit le geste qui signifiait qu’il était congédié.
« Bonsoir, Monsieur le Gouverneur. »
Monsieur de Miranville s’était saisi de son tricorne et quitta la pièce.
Il se rendit quelques jours plus tard chez Alexis de Mirecourt pour attirer l’attention de celui-ci sur la façon dont il traitait ses esclaves qui régulièrement venaient trouver refuge sur ses terres, fuyant les brimades, les rétorsions et autres sadismes. Parmi les domestiques, enflait en effet le bruit selon lequel il avait couvert la fuite de Rose et de Joshua. Le jeune colon se trouvait contraint, quand il ne pouvait faire en sorte d’organiser une fuite rapide dans les hauts, de les remettre aux autorités qui se rendaient en nombre à l’habitation, malgré la supplication des fugitifs mutilés ou blessés, spectacle qu’il endurait, et qu’il entendait ne plus souffrir.
Sitôt que les deux voisins se rencontraient sur les chemins qui bordaient les habitations, ils n’avaient pas de mots assez durs pour dire leurs rancœurs respectives.
Face à Alexis qui lui avait tant vanté les fastes de la Cour de Versailles, Paul décochait : « Tu es bien fier de la Cour de Versailles, celle précisément qui domestique la noblesse. Alors que tu méprises les domestiques, tu n’as eu de cesse que de vouloir leur ressembler ». Alexis pâlissait. Paul ajoutait : « À toutes ces étoffes précieuses, à tous ces colifichets, je préfère habiller mon âme…
- Parce que tu crois que tes Condorcet, tes Condillac et tes Montesquieu vont faire la grandeur de la France ?
- De la France, je ne pense pas. De l’homme, oui, j’en suis convaincu », répondait Paul.
- Ce n’est ni Montesquieu, ni toutes tes idées dont tu te fourres le crâne qui feront tourner mon moulin, ou avancer ma récolte de café, mon pauvre ! Les idéalistes, on les retrouve piétinés par l’Histoire. Enfoncé dans la fange du peuple ! »
La semaine qui suivit cette passe d’armes vit le dépôt d’une ordonnance au nom du Roy, émanant de la gouvernance. Paul de Miranville se voyait acculé à un ordre de rappel pour le Royaume de France, avec pour motif : « trouble à l’ordre public ». Exilé. Expulsé.
(Suite au numéro de mardi…)
Jean-Baptiste Kiya
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