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La Réunion
15 juillet 2016, par
De loin sa mamie le regardait. Cela faisait quatre mois révolus que Geoffroy, le père du gamin, avait disparu. Ce jour-là, elle avait appelé Firmin qui s’apprêtait à descendre à la rade. Il avait eu beau protester, taper du pied, les mangues étaient trop mûres, il fallait les cueillir, le vent se levait, elle n’avait pas cédé. Et puis la barque a été emportée. Il y eut cette soirée-là des vagues plus grosses que des maisons ; les gens d’ici disent un « coup de vent » comme ailleurs on dit un coup de torchon. Tout paraît minuscule devant la fureur d’un cyclone.
La disparition avait creusé un étrange fossé entre la grand-mère et le petit, une sorte de gêne dont ils étaient eux-mêmes surpris. Le garçon se reprochait de ne pas avoir sauvé son père, sans pour autant pouvoir se départir de la pensée confuse d’avoir été sauvé par elle, sa grand-mère – il avait ces deux idées en lui qui se combattaient, il aurait souhaité que la première gagnât, mais la seconde ne se laissait pas faire, elle ne s’avouait pas vaincue. Sortir de la maison pouvait lui donner l’illusion de sortir de ce dilemme.
À manier le fil, cherchant les vents, Firmin se raccrochait à l’idée que, du plus haut de la voûte, le cerf-volant pouvait apercevoir la barque échouée de son père, et lui faire signe. Signe que son fils ne l’oubliait pas, qu’il ferait tout pour le retrouver.
Toujours plus haut, le jouet s’élevait, allait là où les papangues ne vont pas, pour dessiner à la verticale d’énigmatiques lettres, si haut qu’on aurait dit la pointe d’un stylo accompagnée de sa virgule. Tourniquet, lui, vaquait à la chasse aux odeurs avec son insouciance habituelle, tantôt humant l’herbe, tantôt le nez au vent. Puis il se mit en arrêt, imitant le chien de chasse, immobile patte levée, museau tendu. Firmin rit de la posture d’autant plus qu’il se mit à détaler en jappant.
« Qu’est-ce que cette fleur est mal coiffée !, dit une voix fluette.
- C’est toi qui effraies Tourniquet ?, rétorqua le gamin.
- Il a peur d’un rien, ronchonna une Taupe qui sortait la tête de son trou.
- Désolé. La fleur, j’ai dû la piétiner en dirigeant mon cerf-volant…
- Tu ferais mieux de regarder à tes pieds, au lieu de chercher dans le ciel. Tu es comme le Vent auquel tu reproches la disparition de ton père…
Le garçon le coupa : -Tu l’as trouvé oui ou non ?
Il tirait sur son fil.
- J’ai creusé jusqu’à Maurice, à Madagascar : rien. Ça ne veut pas dire qu’il est mort ton père ; il n’a peut-être pas encore accosté, ou il est sur une île plus lointaine…
- Il faut le demander au Vent, rétorqua Firmin, yeux au ciel, il sait, lui, où est mon père. C’est lui qui l’a emporté. Mais pour ça il faut que je l’attrape…
- Avec cette tête en l’air, répondit la taupe, on n’est sûr de rien. Il est tellement futile qu’il ne se rend pas compte de ce qu’il fait… Mais, j’y pense, j’ai vu une chose des plus bizarres…
- Quoi donc ?
- Un drôle de bâtiment dans lequel il y avait des croix partout, un homme accroché à l’une d’entre elle, plus grosse, qui semblait dormir. Il y avait aussi des petits enfants peints au plafond avec des ailes sur le dos… Très intrigant.
- C’est une église, rit Firmin. Le bonhomme sur la croix, c’est le prophète des chrétiens, et les personnages avec des ailes dans le dos ce sont des anges.
- C’est quoi, des « anges » ?, fit la Taupe d’un air soupçonneux.
- Des représentations des forces invisibles, elles nous guident sur le chemin du bien et du bonheur.
- Avec des ailes ? Pour aller au ciel ? » demanda la Taupe.
Le garçon acquiesça.
« …Des forces positives ? Vous êtes curieux, vous les hommes. Pour nous, le peuple de la terre, le ciel, l’espace, c’est l’Enfer, c’est-à-dire la dispersion, la dissolution absolue de la volonté et du moi. Personne d’entre les taupes n’aspire à aller en plein ciel, au contraire !
- Ah bon…
(À suivre au numéro de mardi…)
Jean-Baptiste Kiya
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