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Plateau-Caillou
14 août 2015, par
Doucement soulevées par les alizés, les palmes dressées se balancent au-dessus de la barre d’immeuble. Le spectacle qui se donne là est éternel, mais il a quelque chose de plus : quelque chose d’impérieux. Du sommet de l’île, la frange des nuages écume, ne cesse de bouillonner, refoulée par le vent du large qui monte d’un azur plus froid encore que celui qui vient des profondeurs marines. Tout le monde voit le spectacle, peu en pressentent la tension.
C’était le quatrième du mois. Les ASSEDIC venaient de tomber.
Vers 17 heures, alors que le soleil donnait moins, j’ai fait la queue devant le gabier de la Poste. Et puis, je suis allé faire une grille de loto. Ça, c’est pour le futur. Il y en a qui ont touché gros, ils ont acheté tout ce qu’ils voulaient ! Nous, pour le moment, on n’a pas grand-chose, mais on s’en contente. J’appartiens à ce que les formulaires catégorisent « chômeur longue durée », presque RMiste. À 55 ans, je n’ai plus grand-chose à attendre des services, mais ma femme est agent d’entretien à la CPAM, alors on s’en sort.
Je ne dérange personne. Je regarde la télé, les séries surtout que je ne manque pas : Dallas, Dynastie, je joue au loto, je fais la vaisselle, un peu de ménage, je me promène, je prends mon café. Ça remplit ma vie. Un coup de fils par semaine à nos deux enfants. Pas de quoi troubler l’ordre public, pas de quoi… enfin.
Nous habitons Plateau-Caillou, à la SHLMR qui fait face à l’ANPE sur la route départementale six qui va à Fleurimont. Nous sommes locataires avec mon épouse d’un petit trois-pièces coquet qui donne sur la cour de la résidence des Arcades. Sur le buffet du salon, trônent des statues de la Vierge rapportées de Lourdes, des photos souvenirs de Paris et de Normandie encadrées, des dessous de vase brodés de fleurs, une grande nappe de Cilaos qui recouvre la table – chaque objet a son histoire : notre histoire. Les vacances, les sorties, les anniversaires de mariage… Cela a rythmé notre vie.
J’aime ma tranquillité, regarder par la fenêtre, du haut du balcon, le parking, le va-et-vient des voitures, la savane au-dessus, le bleu de la mer quand le temps est au beau. Rien ne m’exaspère plus, de l’autre côté, côté chambre, de voir les automobilistes qui, le matin, à l’heure de pointe, double la queue qui patiente en haut des rampes Saint-Paul, en zigzagant par la station service, grugeant, passant devant les autres pour glaner quelques places. Enfin, moi, je dis ça, mais je n’ai pas de voiture. Je n’en ai pas besoin. On a tout sur place. Il y a un Super U en bas. Une fois par mois, le premier samedi, on descend à Saint-Paul faire des courses en taxi collectif.
En cherchant bien, il y a autre chose que je ne supporte pas, ce sont les Témoins de Jéhovah qui viennent me déranger chez moi. Moi je ne vais pas chez eux.
J’aime bien ma femme. On ne se dit plus grand-chose, on se connaît trop. L’amour c’est comme tout : ça s’use, on ne peut pas aimer à 60 ans comme on aimait à 20… Enfin, elle sait ce dont j’ai besoin et je sais ce dont elle a besoin. Ça nous suffit bien. Moi, j’aime le calme ; et s’il me plaît de lire chaque matin le JIR devant un petit café et de regarder mes émissions, qui me le reprocherait ? Le bonheur, ça ne va pas plus loin. Ma femme, je tiens à le faire remarquer à nos voisins de voyages organisés, a beaucoup de respect pour moi : en fait on a beaucoup d’affections l’un pour l’autre même si ce n’est pas voyant. Et quand je dis ça, je la prends dans mes bras et, elle, elle pose tendrement sa tête sur mon épaule en souriant.
Notre nid est au troisième étage, avec vue sur le parking, et plus haut le regard se pose sur le plateau fauve et pelé d’Hélilagon. La terrasse est spacieuse, on y prend l’apéro en couple, avec mon épouse. Depuis le temps, je reconnais presque tous les bruits de moteur. Et lorsque ma femme rentre, nous parlons un peu pour nous détendre des voisines qui reçoivent leurs amants. Je la tiens au courant. Ce sont des mères entre guillemets célibataires qui touchent l’argent-braguette, et qui ne se mettent pas à la colle pour pouvoir toucher.
On est bien tranquille, au bord du plateau, mis à part les enfants qui partent à l’école le matin et qui font la sirène dans les escaliers, on n’a pas l’occasion de se plaindre. Si je les croise le matin, je leur rappellerai quelques principes de savoir vivre, mais je ne m’habille pas avant dix heures avant d’aller chercher le pain, de toute façon ils ne m’écouteraient pas. De nos jours, les parents les laissent faire n’importe quoi ; bientôt ce seront les enfants qui commanderont…
Comme tant d’autres soirs, un rougail saucisses bien épicé, la télé et la douche, et puis nous sommes allés nous coucher. Il devait être 10 heures et demie. Ma femme avait préparé le lit. On avait éteint, je basculais dans les draps, après avoir laissé mes savates deux doigts parallèles au pied du lit pour les retrouver plus commodément la nuit, et aller au petit coin. Je déteste rien tant le froid du carrelage me remonter dans les pieds quand je me lève. Je suis comme ça.
(Suite au numéro de mardi)
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