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Chronique de Raymond Mollard
23 novembre 2010
Il n’est guère de parti politique qui n’affiche l’Éducation comme une de ses toutes premières priorités. L’UMP, tant au niveau national que régional, se montre particulièrement zélée dans ce domaine : qu’il s’agisse des discours de M. Sarkozy, des engagements de ses ministres, ou des promesses de leurs supplétifs locaux, on voit fleurir la sémantique de la « formation », la « qualification », l’« apprentissage », la « réussite », l’« excellence », comme autant de pépites balisant généreusement la voie royale ouverte à notre jeunesse.
Toutefois, la sagesse populaire ayant montré depuis longtemps que tout ce qui brille n’est pas d’or, chacun peut vite s’apercevoir, en grattant tout simplement le vernis des mots, que la réalité des faits est d’une couleur bien moins chatoyante. Quelques exemples, pris aux différents niveaux du cursus éducatif, suffiront à nous édifier.
Au niveau de l’école élémentaire, l’effort de scolarisation des enfants de moins de trois ans est pratiquement abandonné au plan national (où il était déjà très insuffisant, puisqu’il manque 300.000 places d’accueil). A La Réunion, où le taux de scolarisation de ces enfants était trois fois inférieur à celui de Métropole, et où le contexte socio-économique que connaissent nombre de familles est sensiblement plus difficile, ce renoncement ne fera qu’aggraver les conditions dans lesquelles ces enfants pourront faire face aux apprentissages premiers. Pire que cela : on remet en cause les RASED (1) et — initiative inouïe à ce jour — on invite les recteurs, dans une réunion organisée début mai au ministère, à augmenter le nombre d’élèves par classe et, chaque fois que possible, à fermer les écoles à faible effectif. Le document qui leur a été remis précise : « une augmentation d’un élève par classe en moyenne devrait se traduire, au niveau national, par une économie de plus de 10.000 classes » et, cerise sur le gâteau, il ajoute que la fermeture d’écoles « peut encore progresser, en accord avec les communes concernées ». On voit où est le « progrès » pour le pouvoir sarkozien, et on comprend mieux son ambition réelle pour les élèves : économies sur les postes, suppressions de classes, disparition d’écoles...
Pour les collèges, même distorsion entre les effets d’annonce et la réalité. Le « socle commun » promis par la loi Fillon de 2005 se traduit aujourd’hui par des résultats toujours aussi médiocres aux évaluations CE1 et CM2, on supprime les réseaux “ambition-réussite”, et on continue, dans notre académie, à alimenter sans s’émouvoir un flux de sortie à 16 ans d’élèves sans qualification qui est le double du taux national. Comment ne pas voir que ces élèves se retrouveront fatalement dans les circuits infernaux de l’illettrisme, des missions locales, du Pôle Emploi, du chômage, des emplois dits « aidés », sans parler pour les plus vulnérables de la délinquance et du tribunal d’enfants ? Quant à la désectorisation, comme le confirme un rapport interne, elle a accru les inégalités entre établissements au lieu de les atténuer, et les classements et autres “Palmarès des Collèges”, régulièrement publiés par la presse, ne peuvent qu’accélérer cette dérive. Tout cela soulève la réprobation des chefs d’établissement eux-mêmes, et le secrétaire général de leur principal syndicat (le SNPDEN), dans une déclaration du 30 août dernier, a décrit le collège comme le « trou noir de l’Éducation nationale ».
Au niveau du lycée, après avoir réduit de quatre à trois ans le cycle du Bac Pro, le gouvernement impose une réforme qui fait l’unanimité contre elle, et largement au-delà des syndicats. Ainsi, M. Daniel Bloch qui fut recteur de trois académies et président du Haut Comité Education-Economie, déclarait en juin (2) :
« Le navire Éducation nationale fait du surplace. Depuis 1992, les mesures se succèdent sans cohérence, avec des préoccupations d’abord gestionnaires, souvent contre-productives ». Quant à la réforme du lycée, « elle ne répond en rien au principal enjeu, qui est d’élever le niveau de formation des jeunes ». Il ajoutait que le lycée « fonctionne comme une ultracentrifugeuse sociale : il sépare les élèves entre types de séries et de spécialités, selon les milieux dont ils proviennent ». Tout est dit, et par un des plus hauts responsables éducatifs du pays.
Heureusement, le pouvoir veille. L’UMP a réuni le 3 novembre à Paris une convention joliment intitulée “Tout commence avec l’éducation”. Parmi les « idées neuves » proposées par M. Copé : rétablir un examen d’entrée en Sixième, ce qui nous ramènerait un demi-siècle en arrière, et rétablirait fatalement les CPPN, CPA et autres mouroirs pédagogiques. En fait de commencement, ce serait celui de la fin pour l’école républicaine que voudraient enclencher Luc Chatel et ses pairs. A quoi bon ce luxe inutile d’éduquer de futurs chômeurs, alors qu’un simple tour d’« ultracentrifugeuse » nous permet d’offrir à notre électorat les moyens qui feront de leurs enfants l’élite sociale de demain ? Bien entendu, ils ne le disent pas comme ça. M. Xavier Bertrand, qui était encore pour quelques jours secrétaire général de l’UMP, sourire cauteleux aux lèvres, a affirmé sans rire vouloir passer « du collège unique au collège pour chacun ». Là aussi, tout est dit, et derrière la langue de bois, on comprend qu’après leur avoir fermé la porte de l’ascenseur social, l’UMP invite les pauvres à tenter l’escalier de service…
Raymond Mollard
(1) Réseaux d’Aide Spécialisée aux Elèves en Difficultés).
(2) “La Lettre de l’Education” du “Monde” du 28.06.2010.
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