À ce jeu, c’est la mort qui gagne, pas la vie

17 août 2006

Une lectrice de “Témoignages” a été profondément touchée par plusieurs accidents mortels de la circulation survenus ces derniers temps sur nos routes. Elle nous a fait parvenir un courrier dans lequel elle s’interroge sur les causes profondes de tels drames. Ces interrogations sont légitimes et justes. Elles interpellent toute la société et nous font réfléchir. Nous les publions ci-après.

Qu’est-ce qui peut pousser des usagers de la route, jeunes ou moins jeunes, à défier la mort ? Est-ce une façon pour eux de se sentir vivants ?
La peur au ventre est-elle une sensation qui aide à vivre ?
Pourquoi certains de nos jeunes se laissent-ils trop souvent prendre par l’illusion de l’ivresse causée par la vitesse ?
Après la mode des deux-roues, nous autres parents nous avons cru qu’ils étaient guéris. Mais ces jeunes adultes font parfois désormais de lourds investissements pour des “pousses” sur des voitures. Celles-ci sont banalisées, aux allures de berline tranquille, mais elles cachent une mécanique diabolique : 150 à 200 chevaux, pour des vitesses élevées, trop élevées, mal maîtrisées. Très mal maîtrisées car rien n’est conçu pour une sécurité supérieure.
Et l’accident arrive. Et la mort arrive. Elle fauche sans complaisance. Elle laisse des parents, des proches, des amis désemparés, une opinion sous le choc. Non, c’est trop moche !
Chacun suit son chemin. Et chacun est responsable de ses actes. Mais nul n’a le droit de mettre la vie des autres en danger.
Pourquoi le système économique et les médias qui vont avec cultivent-ils à ce point la vitesse, le paraître, la frime ? Pourquoi les pouvoirs publics ne font-ils pas brider les moteurs à une vitesse maximale ? Pourquoi tout le système éducatif ne contribue-t-il pas davantage à élever la conscience citoyenne de la population ?
En voulant "frimer" et en ne respectant pas les limitations de vitesse sur les routes, nous nous exposons directement et nous exposons les autres.
À ce jeu, ce n’est pas la vie mais la mort qui gagne.
Agissons pour que nos jeunes ne se laissent plus prendre à l’illusion...

Martine,
Saint-Benoît


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