À chacun ses privilèges

23 novembre 2007

A l’occasion de la dernière Présidentielle, le “Nouvel obs” avait consacré un dossier sur les privilèges dont bénéficient certaines catégories de Français, depuis les “avantages acquis” des fonctionnaires et autres personnels à statut jusqu’aux “nouveaux privilèges” générés par la mondialisation, « ceux qui explosent en ces temps de capitalisme débridé » : les golden parachutes, les salaires à six chiffres, les stock options, les plus-values du Cac 40, les rentes et cadeaux largement distribués aux fils et aux filles des grandes familles qui gravitent autour des mondes du show-biz, de la politique ou des affaires... et avait posé directement la question : la France est-elle prête pour une nouvelle nuit du 4 août ?
Les élections terminées, le Président élu passe sans tarder à l’attaque et prend la tête de la croisade contre les régimes spéciaux de retraite, qu’il faut dare-dare “réformer”, conformément à ses promesses de campagne et à une certaine conception de l’équité bien à lui puisqu’elle ne concerne pas, du moins pour l’instant, les autres privilèges beaucoup plus exorbitants, qui créent une disparité encore plus choquante entre les citoyens d’un même pays. Ce qui peut expliquer, compte tenu d’une baisse générale du pouvoir d’achat qui n’était pas prévue au programme, ce vaste mouvement de mécontentement qui monte à travers tout le pays et cette réaction en chaîne de l’ensemble des syndicats.
Nous voilà donc en plein dans cette logique du marché qui profite au maximum à la catégorie sociale déjà la plus favorisée, par excellence la plus privilégiée. Dans le même journal, un grand connaisseur, François de Closet interrogé, n’avait pas mis de gants pour déclarer : « Notre système de privilèges est explosif ».

Georges Benne


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