À chacun son Histoire ...

24 août 2006

J’ai assisté vendredi 18 Août 2006 à la conférence débat de Patricia de Bollivier à Jeumont Réunion (j’avais reçu une invitation)
Le thème etait : “un questionnement sur l’émergence de l’art contemporain à l’île de La Réunion”.
Cette conférence commençait par un historique nécessaire à la compréhension de son thème et de son propos ; historique qui se voulait approfondi, de l’histoire des Arts Plastiques dans l’île depuis la colonisation, la départementalisation et toutes les périodes, jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir et après...

Elle a même présenté avec beaucoup de soins, photos et commentaires, les œuvres venues de métropole (tableaux fournis par des démarcheurs et courtiers en art, acquisitions des particuliers, amateurs locaux, un besoin de culture).

Et je me suis étonné et, disons-le, un peu vexé, qu’elle ne souffle mot de la vie artistique dans le Sud, à St Pierre, animée par la galerie Actuel, rue des Bons enfants, dans les années 1970. Comme si cette période n’avait pas existé ou qu’elle ne pouvait avoir une quelconque importance.
Je rappelle les noms des artistes de l’époque qui partageaient avec le public leurs œuvres et leurs questionnements : Martin, Legall, Eristov Gengis Khan, Robert Labor, Lambron et quelques artistes de métropole comme... Dreyfus etc.

Qu’y faisait on ?
Il y avait de la peinture sur chevalet, de la peinture orientée dans un sens de recherches Martin, Robert Labor, des sculptures de montage (montage métallique de restes de voiture, (Robert Labor) des sculptures Bois et installations (Legall, Lambron) des installations tissus et macramé (Agathe Eristov Gengis Khan) des créations de Lieux, installations éphémères de cordages de grandes dimensions (Robert Labor) le tout dans des ambiances musicales et le violon de Camille Legros (séga et classique).

C’est vrai que le maloya (et c’est dommage) n’existait pas dans le réel quotidien. Et je le regrette : c’était un autre temps.

Et tout ce travail et cette disponibilité sans aucune subvention de l’Etat ou des Mairies, tout était aux frais des artistes exposants avec l’aide de DINDAR OMAR (amateur d’art) qui offrait gratuitement et le lieu et souvent la logistique ; la DRAC était encore inconnue ou en balbutiement à St Denis.
Que se passait-il alors, à St Denis ou au Port ? Rien ou presque rien.

Je ne fais aujourd’hui que “rafraichir” un peu les mémoires de ceux qui étaient en âge de vivre ces moments pour moi souvenir heureux et douloureux à la fois , car cette activité a dû s’arrêter à cause d’un découragement (de ma part) suite à diverses actions malveillantes et souterraines.
La couverture médiatique de cette période a été généreuse par le journal de l’Ile de La Réunion et ses journalistes... Jean -Pierre Santo(pour ne citer que lui.
Ignorer l’importance de cette période et la passer sous silence c’est un manquement à la mémoire des arts plastiques dans notre île.

Labor Robert


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