À l’heure du Ramadan

13 août 2010

Un milliard et demi de musulmans à travers le monde, près de six millions en France et quelque 70.000 à La Réunion entament le mois de Ramadan. Et ce temps fort d’une communauté religieuse rejaillit sur l’ensemble de nos compatriotes dans notre même communauté de destin. Il est rapporté que, s’ils connaissaient la valeur de ce mois, ils souhaiteraient que l’année entière fût Ramadan.
Le neuvième mois du calendrier lunaire islamique, qui se caractérise principalement par le jeûne avant le lever et jusqu’au coucher du soleil, est avant tout un mois de patience, dont la récompense promise est le paradis. En effet, les textes sacrés annoncent que, lorsqu’arrive la première nuit de Ramadan, Dieu ordonne à Son paradis : “Prépare-toi et embellis-toi pour Mes serviteurs qui viendront bientôt dans Ma demeure se reposer des peines du monde”. Les croyants ont donc attendu et préparé ce mois béni. Ils savent que celui qui jeûne en respectant avec vigilance les règles du jeûne expie les fautes de son passé.
Il leur est d’ailleurs fait obligation (de quelque condition qu’ils soient, riches ou pauvres, à moins d’être malades ou voyageurs dans certains cas) de jeûner. Mais les croyants vivent cette obligation non comme une épreuve mais comme un bienfait. Car, Dieu n’a que faire de leurs privations de manger et de boire. Ce ne sont qu’un rappel : il y a d’autres êtres humains de par le monde qui n’ont pas de quoi manger ou boire. Ainsi, le Ramadan est le mois du don, don à ceux qui sont dans le besoin, don de soi. Le mois du partage, de la générosité.
Un des cinq piliers de l’islam, avec la profession de foi, les cinq prières quotidiennes, l’aumône due aux nécessiteux et le pèlerinage à la Mecque (au moins une fois dans sa vie mais pour seulement pour ceux qui en ont les moyens), le ramadan est un mois de recueillement. Mais il ne faut pas entendre recueillement comme repli sur soi, loin de là, puisqu’il est conseillé aux fidèles au contraire de s’ouvrir vers leur prochain, de renforcer la fraternité et la solidarité en étant encore plus généreux que d’habitude.
C’est dans le même état d’esprit un mois de spiritualité intense. L’occasion de se ressourcer, de s’interroger sur la vie qu’on mène, de tester et renforcer sa foi se rapprocher de Dieu.
Aux cinq prières quotidiennes s’ajoute une prière supplémentaire dite chaque nuit en congrégation à la mosquée, au cours de laquelle l’imam récite un des trente chapitres du Coran (à la fin du mois, le livre saint de l’islam, révélé au prophète Muhammad pour la première fois pendant un mois de Ramadan, aura ainsi été lu intégralement). Aussi, les croyants augmentent la lecture de ce recueil vénéré des enseignements du “Seigneur des univers”, qui est le texte fondateur de l’islam, révélé comme un remède pour les hommes.
À l’heure où la vie ici-bas, dans notre île, devient de plus en plus difficile, où notre souffle spirituel devient de plus en plus fragile, je souhaite un « Ramadan mubarak » à tous nos compatriotes musulmans ! Puisse le temps de la prière être aussi celui de s’ouvrir sur notre prochain pour un avenir meilleur de l’ensemble de la famille humaine !

 Marc Kichenapanaïdou  


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