
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
9 août 2003
Dans son édition datée du lundi 4 août, "Témoignages" a fait état d’une directive européenne en matière de ventes de voitures et de ses éventuelles conséquences pour La Réunion. Implicitement de nombreux débats se trouvent ouverts. Citons, pêle-mêle : l’ébauche d’un monopole dans la distribution automobile à La Réunion ; l’incapacité des groupes réunionnais de faire face à l’arrivée de capitaux venant de l’extérieur ; les bénéfices réalisés dans le secteur (au bout d’une vingtaine d’années, un responsable de société qui est parti de presque rien a pu vendre ses parts d’activités pour près de 500 millions de francs).
L’article en question est accompagné de commentaires. On aurait pu penser qu’en accord avec l’auteur de l’article, ces commentaires auraient abordé les questions que nous recensons un peu plus haut. Tel n’a pas été le cas. Une autre interrogation est lancée de manière assez doctorale : « Quelle cohérence avec une politique multimodale des déplacements ? ». Pour bien se faire comprendre, il précise : « on peut s’interroger : quelles seront les effets d’une telle mesure sur la politique multimodale des déplacements qui devient inséparable d’un développement durable ? Les mesures décidées par Bruxelles vont-elles doper les ventes d’automobiles ? Si oui, cela aura-t-il des effets négatifs sur les projets de de développement de transports collectifs comme le tram-train, sur les crédits à trouver pour de nouvelles routes...? ».
Ces commentaires sont hors propos.
La mesure préconisée par Bruxelles date de plus d’un an. La réaction tardive de "Témoignages" - elle arrive après que la guerre soit finie - est suffisamment démonstrative de son caractère déplacé. Le propos de Bruxelles était-il bien d’être de décider de mesures cohérentes avec la politique multimodale des déplacements de La Réunion ? Si oui, c’est d’abord lui prêter beaucoup. Mais, dans ce cas, pourquoi les Réunionnais n’ont-ils pas fait connaître en temps voulu leur point de vue ?
Il est cependant clair que Bruxelles n’avait pas pour ambition d’aider La Réunion dans sa politique de déplacements. Le faire croire aux lecteurs du journal n’est pas très honnête. Et reprocher à la mesure d’avoir des effets négatifs sur la politique de déplacements de La Réunion, c’est enfoncer une porte ouverte. La maîtrise de cette politique revient aux Réunionnais. Pas à Bruxelles. Ne feignons pas de rejeter la responsabilité d’un possible échec des autres modes de déplacements sur la Commission bruxelloise. Mais c’est le fond même de l’analyse développée qui pose problème.
Elle repose sur une opposition entre l’utilisation de la voiture individuelle et une politique multimodale des déplacements. « On va assister à une course-poursuite perpétuelle entre l’importation de voitures et la construction de routes et de parkings », regrette "Témoignages". L’opposition voiture/mode collectif ou alternatif de transport est un débat qui date d’il y a une vingtaine d’années et qui mérite d’être regardé en fonction de données plus actuelles.
Quelques faits incontestables et vérifiables.
L’expérience récente de certaines villes françaises comme Paris, Nantes ou Strasbourg, qui font des efforts importants pour développer les transports collectifs ou alternatifs, montre que ces politiques extrêmement volontaires n’ont pas permis une baisse de l’utilisation de la voiture individuelle. Bien au contraire : la part des déplacements en transports collectifs a tendance à stagner, alors que la voiture individuelle continue à gagner du terrain.
Le même phénomène est connu à La Réunion.
Dans les déplacements quotidiens effectués par la population portoise, la part des personnes utilisant le service collectif de bus a considérablement chuté en 20 ans. La politique vélo menée par la ville et l’existence d’un réseau de cars n’ont pas freiné l’utilisation de la voiture individuelle. Prenons un exemple parmi d’autres - il ne suffit pas à tout expliquer : l’installation du centre commercial du Sacré Cœur a favorisé le recours à la voiture. Et pour cause : ce genre de centre commercial est construit pour un public se déplaçant prioritairement en voiture ! La solution pourrait sans doute venir du déplacement de la gare routière du Port vers le Sacré-Cœur. Mais elle se ferait au détriment d’autres choix. Comme quoi, rien n’est simple !
Le prix de vente d’une voiture n’est pas le seul argument qui explique sa plus ou moins grande utilisation. D’autres facteurs entrent en jeu : des problèmes d’aménagement du territoire, le développement de la société de consommation, les variations du marché de l’emploi, la typologie des loisirs ou encore le contexte psychologique qui entoure l’utilisation de la voiture.
Sur la question posée à propos de la cohérence entre la mesure décidée par Bruxelles et la politique multimodale de déplacements, ajoutons ces quelques considérations.
1°) En 2001, La Réunion comptait un total de 258.400. véhicules (voitures individuelles, camions, bus… confondus). La population de l’île étant, à la fin de l’année de 741.300 personnes, le rapprochement de ces chiffres laisse entendre que pratiquement 1 Réunionnais sur trois possède une véhicule. Mais ce pourcentage mérite d’être affiné pour tenir compte de la concentration de véhicules dans certains familles et de la distinction à faire entre la voiture individuelle et les autres (camions, bus...). On a tendance à dire qu’une famille réunionnaise sur deux ne possède pas de voiture.
2°) La première tranche du tram-train sera livrée d’ici une quinzaine d’année ; la seconde un peu plus tard.
Alors, question : que vont faire pendant tout ce temps les Réunionnais qui n’ont pas de voiture pour aller au travail ? Pour aller en chercher ? Ou pour leur loisir ? Doivent-ils attendre que le tram-train se mette en place ? Ou bien vont-ils s’adresser à Bruxelles pour que ce dernier mette un peu de cohérence dans tout cela ?
Or, le tram-train comme les autres modes de déplacements - y compris le vélo - seront concentrés sur la partie littorale de l’île. Avec le million d’habitants, La Réunion verra ses zones à mi-hauteur être peuplées. Les habitants qui s’installeront dans ces régions ne pourront pas utiliser le tram-train ou la piste cyclable qui fera le tour de l’île. Que feront-ils ? Devront-ils prier le bon dieu pour pouvoir se déplacer ?
Ajoutons que le tram-train est un énorme pari que prend la Région. Il faudra le rendre attractif, faire la démonstration qu’il peut se substituer pour certains besoins à la voiture. Cela veut dire : une tarification adaptée à mettre en place, des horaires, une durée de trajet, une implantation des gares, des correspondances avec des réseaux de bus ou de taxis intra-muros, l’installation de parkings pour voitures individuelles ou pour vélos près des gares qui donnent satisfaction. Cette bataille n’est pas gagnée d’avance. Il n’est pas sûr aujourd’hui que les usagers préféreront demain le tram-train à la voiture. Il faut en être conscients.
On ne peut pas gagner cette bataille par des incantations ou des vœux pieux. On ne la gagnera pas non plus en opposant voiture individuelle et tous les autres modes de déplacement. Il y a 15-20 ans, on pensait, sans doute, que l’on pouvait développer de manière concurrentielle à la voiture, les transports collectifs. Désormais, on ne peut plus penser de la même manière : il est devenu plus responsable de raisonner en termes de complémentarité, de synergie à développer. Il est nécessaire de rationaliser les aménagements, de croiser les financements pour les optimiser, etc...
C’est ce qui s’est fait pour l’axe mixte Le Port/Saint-Paul ou pour le futur tracé de la Route des Tamarins : l’un et l’autre intègrent les deux modes de transport ; ils n’en excluent pas un au profit de l’autre. Le futur trajet alternatif à la route du littoral est prévu de manière à intégrer le passage du tram-train et, sans doute, celle d’une piste cyclable.
C’est aux Réunionnais d’assurer la cohérence entre tous les modes de déplacements, c’est à eux d’organiser et de répartir les rôles, si l’on peut dire. Cela n’empêche pas, en même temps, de revendiquer que les voitures soient moins polluantes et qu’elles durent plus longtemps. Cela n’empêche pas d’être conscients des désavantages de la voiture individuelle et de se battre pour son amélioration.
En tout cas, les commentaires de "Témoignages" sont éloignés de ces préoccupations. Ils sont, à mon sens, inspirés d’un mode de pensée qui se base sur une opposition qui n’a plus lieu d’être. J’espère que la position défendue par "Témoignages" n’est pas celle du PCR.
Mézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Au 1er juin, les chiffres du ministère de la Justice ont établi à 84 447 personnes détenues pour 62 566 places. La surpopulation carcérale (…)
Vingt ans après la loi Handicap et au terme de six mois de mission, les rapporteurs Audrey Bélim, (Socialiste, Écologiste et Républicain – La (…)
L’État poursuit les versements d’indemnisations des aides en faveurs des exploitations agricoles sinistrées par le cyclone Garance et la (…)
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes a assuré que “ceux qui peuvent plus doivent contribuer davantage”, car “nos finances publiques (…)
Les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, menées sous l’égide du président, sont entrées dans le vif du sujet, le 3 (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Sur proposition de Gérard COTELLON, directeur général de l’ARS La Réunion, Patrice LATRON, préfet de La Réunion, a décidé le retour au niveau 2 du (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)