A propos des sondages

10 mars 2010

En février 2001, à l’approche des élections municipales, une de nos personnalités politiques avait affirmé localement : « Les sondages sont faits pour influencer les gens. Ils ne présentent pas une photo fidèle et faussent la représentation. La réalité est plus palpable et le candidat s’en rend compte sur le terrain, au cours de sa campagne ».

Nous ne pouvons qu’applaudir.

En effet, la démocratie ne peut pas être le pouvoir de l’opinion par les sondages. Des spécialistes appellent cela « Doxocratie », et ils ont raison de dénoncer cette forme de manipulation.

Le philosophe Emmanuel Mounier (1905-1950), dans son livre "L’affrontement chrétien", affirme : « La souveraineté populaire ne peut se fonder sur l’autorité du nombre ; le nombre est arbitraire, comme le bon plaisir d’un seul ».

Il n’y aura vraiment "démocratie" que si les citoyens peuvent se forger une opinion, et la confronter à d’autres, dans un débat public préalable à la décision qui appartient à ceux qu’ils ont élus.

La voix (un électeur, une voix) dans le silence de l’isoloir est l’aboutissement d’un échange de voix, de paroles multiples et différentes dans le respect des opinions de chacun.

Il est réconfortant de penser que les journalistes existent ! Heureusement pour la démocratie ! Par conséquent, ils n’ont pas pour vocation de s’attarder un seul instant à brouiller des sondages...

Un sondage d’opinion ne donnant pas, par définition, des résultats définitifs, il faut raisonnablement admettre, par analogie, que l’on ne va pas pour autant rejeter d’autres disciplines comme la météorologie, les statistiques, etc…

Souhaitons maintenant que les électeurs rejoignent ce point de vue et affirment, haut et clair, que ce qui vaut pour des élections municipales, pour ce fameux débat pour ou contre la "Bidep", etc… vaut aussi pour les élections du Conseil régional.

En terminant, laissez-moi soumettre à votre réflexion cette pensée d’un journaliste français, Emile de Girardin (1806-188) :
« En politique, ce n’est pas sur le jour qu’il faut avoir l’œil, c’est sur le lendemain ».

Joseph Mondon
(Les Avirons)

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