À propos du prix de l’essence...

2 février 2008

Rappelons que le niveau des prix que détermine d’une façon "magique" la Préfecture permet le maintien de la marge de la SRPP. A L’HEURE où l’État est prompte à retirer du pain de la bouche des pharmaciens, la Préfecture et ses services devraient plutôt s’intéresser à la lecture des résultats annuels de la SRPP. Ce résultat est la conséquence principale de la marge réalisée sur la cession de carburants aux exploitants de stations-service, cession qui englobe également la livraison de carburants à ces mêmes stations-service. Il faut donc s’intéresser aux conditions d’achat de carburants par la SRPP (prix défini annuellement, mensuellement, avec quel délai d’avance ?) et contrôler la marge représentée par le coût moyen d’acquisition, frais de livraison et de stockage compris, avec le prix de vente aux stations-service. Ensuite, sur le prix de vente au public, le prix fixé par la Préfecture est un prix maximum. Que faut-il comprendre par là ? Que les stations-service sont obligées de pratiquer un prix qui ne peut excéder le prix fixé. Autrement dit, rien n’empêche les stations-service réunionnaises de pratiquer un prix à la pompe inférieur à celui fixé. Qu’observe-t-on ? Que tous pratiquent le même prix. On est pas loin de la définition de l’entente sur les prix, phénomène sur lequel la DGCRF devrait porter son attention, ainsi que les instances chargées d’analyser ce type de phénomène.
En conclusion, on comprend bien que le consommateur est le dindon de la farce, que les stations-service et les pétroliers sont copains comme cochon, ne faisant l’un et l’autre AUCUN effort à garder dans leur exploitation une part des augmentations du prix du baril. La situation est donc une situation de rente ad vitam, tant que l’Etat et les collectivités locales ne prendront ce dossier à bout de bras, en proposant la "collectivisation" de l’acheminement, du stockage, de la distribution et de la vente de produits pétroliers par la création d’un outil mixte dont l’actionnariat, majoritairement public, serait ouvert aux seules personnes physiques privées (pas de personnes morales partenaires, en clair). Rappelons que l’outil de financement régional existe.
La redéfinition des missions de service public est donc une priorité à La Réunion, pour ceux qui ne l’avaient pas encore compris. La recherche de partenariat personne morale privée/publique ayant montré ses limites dans de nombreux domaines, en raison notamment de la trop grande collusion entre les personnalités politiques ordonnatrices, et la sphère économique privée. En d’autres termes, du volontarisme politique, plus, encore et toujours plus.

Nicolas de l’Ouest

Lutter contre la vie chère

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