À tout seigneur, tout honneur

27 mars 2003

Si je dois à la vérité de dire que je n’ai pas encore pu féliciter RFO pour la réception des émissions de France Inter sur Les Avirons-centre où, curieusement, on nous laisse encore dans le "fénoir", en revanche, je dois à la vérité de lui rendre un hommage particulier par les temps troublés que nous traversons.
En effet, notre station de service public, pour la place qui est la sienne désormais par sa mission de continuité territoriale, a bien compris, dans la polyphonie des messages contradictoires et, pour reprendre une idée de Vaclav Havel, « qu’il ne faut pas tirer sur les plantes pour les faire pousser plus vite. Donnons leur le temps qui leur est propre, mais arrosons patiemment ». Ce temps n’est-il pas arrivé pour nous ? Et notre université en répondant présent a bien compris, elle aussi. Félicitations !
Bravo donc actuellement à RFO, qui a entrepris d’inviter de plus en plus nos élites intellectuelles et morales à mieux nous faire saisir peu à peu ce qui se passe au niveau des grands enjeux de notre pauvre humanité, en attendant que la station fasse le même effort au niveau des enjeux réunionnais.
C’est ainsi qu’à l’avenir, nos appréciations seront plus mesurées et nos votes plus fiables, parce que devenant la concrétisation « d’une vérité toujours à construire par approximations... ».
Et comme si l’Histoire, sous certains aspects, se répétait parfois - hier... la guerre de Sécession, aujourd’hui... l’Irak -, toutes proportions, analogies ou contrastes gardés, je prends la liberté de livrer à votre réflexion démocratique cette cruelle réalité qu’a si bien résumée Abraham Lincoln : « Les dogmes du calme passé ne conviennent plus à l’orage présent. Une montagne de difficultés se dresse devant nous et nous devons nous élever à sa hauteur... Il faut penser à neuf et agir à neuf. Abandonnons nos illusions et nous pourrons alors sauver notre pays ».
N’est-ce pas là ce que fait la France fort opportunément, dans notre tradition démocratique ? Démocratie que l’Amérique actuelle semble désormais oublier !
S’agissant de démocratie, si cela est encore vrai et d’actualité, comment, à La Réunion, comme ailleurs, arriver à l hauteur de nos responsabilités historiques si nous ne misons pas sur la formation tant des élus, des techniciens, des habitants ?
Permettez-moi, sur tout ce qui précède, et après avoir souligné encore la mission d’école libératrice de RFO dont elle se doit de se montrer de plus en plus digne, de vous dire que ces réflexions constructives ont été au centre des débats des Deuxièmes Rencontres Réunionnaises de la Démocratie Locale organisées par l’ADELS du 28 février au 12 mars 2003.


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