Abolition de l’esclavage et égalité des cultures

18 décembre 2010

Nous commémorons ce 20 décembre 2010 le 162ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion.

Des progrès indéniables ont été accomplis mais subsistent des séquelles affectives et cognitives importantes. L’actualité nous en donne des exemples que je soumets à l’analyse et à la critique :

1 - Un enseignant n’est pas encore révoqué officiellement pour avoir soutenu que la différence de couleur humaine était un critère pour justifier la soumission sexuelle (digne héritier de Gobineau !).

2 - Un religieux reconnu coupable d’agressions sur plusieurs personnes est systématiquement affublé du substantif « gourou » par certains médias. Or, “gourou” vient du hindi “gurù”, qui signifie vénérable et dans son sens premier un maître spirituel hindou, par extension, un maître à penser (“Petit Larousse”, “Bordas”, 1998). Ce mot est-il choisi inopinément pour désigner toute personne ayant ascendance sur d’autres et ayant commise des actes répréhensibles ?

3 - Des citoyens français subissent des contrôles plus que méticuleux à la frontière lorsqu’ils rentrent d’un pèlerinage ou possèdent un faciès non-conforme au modèle correctement admis.

D’autres exemples peuvent être cités, je m’en tiendrai à une question : si l’égalité des races, des cultures, des traditions, en un mot, des civilisations, était enseignée et établie, non pas idéologiquement, mais scientifiquement, (voir “Civilisation ou barbarie”, Cheik Anta Diop, “Présence africaine”, 1980) assisterait-on à de tels comportements, de telles pensées amenant de tels préjudices ? « Nul homme et nul Dieu ne peut considérer un autre homme comme lui étant inférieur. Il doit considérer tout homme comme son frère de sang » (Mahatma Gandhi, “Lettres à l’ashram”, Albin Michel, 1971).

Excellent 20 décembre à tous les Réunionnaises et Réunionnais, à leurs ancêtres, femmes et hommes ayant acquis de haute lutte leur liberté, de pensée, d’action et d’opinion.

Radjah Véloupoulé


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