Agression israélienne contre Gaza : elle est où la voix de la France ?

4 août 2014

Selon le dernier bilan communiqué par les secours palestiniens, près de 1 800 Palestiniens, très majoritairement des civils et plus particulièrement des femmes et des enfants, ont été massacrés par l’armée israélienne. Quelque 250 000 Palestiniens ont été déplacés suite à l’agression de l’armée israélienne, dont plus de 170 000 ont trouvé refuge dans l’un des 82 centres gérés par l’ONU. Plusieurs milliers de maisons ont été démolies. Des quartiers entiers de GAZA ont été rasés. Aucune cible n’a été épargnée par l’armée israélienne : écoles placées sous la protection de l’ONU, hôpitaux, mosquées, université, centrale de production d’électricité, etc. L’agression israélienne a causé des dégâts humains et matériels considérables.

Mais la communauté internationale garde un silence incompréhensible devant cette agression sans précédent du gouvernement belliqueux dirigé par Netaniyaou ou se contente de condamner du bout des lèvres les attaques contre les écoles sous la protection de l’ONU sans prendre de véritables sanctions. Ce silence constitue un feu vert accordé à la politique dangereuse engagée par le gouvernement israélien qui comporte plusieurs ministres d’extrême droite.

L’Union Européenne et les Etats Unis ont pris des sanctions sévères à l’encontre de la Russie suite à l’occupation d’une partie du territoire de l’Ukraine. Mais ils n’ont pris aucune sanction à l’encontre d’Israël malgré ses nombreuses violations du droit international. C’est la « politique de deux poids et deux mesures » qui décrédibilise complètement la communauté internationale.

La France avait toujours su, du Général De Gaulle à Jacques Chirac en passant par François Mitterrand, faire entendre la voix de la raison qui est celle d’un juste équilibre entre les droits respectifs des peuples israélien et palestinien. Le langage que tient actuellement la diplomatie française s’éloigne de plus en plus de cet équilibre. L’approbation unilatérale donnée à l’agression israélienne contre la population civile de Gaza l’emporte manifestement sur le soutien constant de la France au respect du droit international. Ce revirement diplomatique a considérablement affaibli la voix de la France au Moyen Orient et dans le monde arabe en général.

Comme l’a souligné à juste titre Mr Dominique de Villepin, l’ancien Premier Ministre de Jacques Chirac dans une excellente tribune publiée par Le Figaro : « Comment comprendre aujourd’hui que la France appelle à la « retenue » quand on tue des enfants en connaissance de cause ? Comment comprendre que la France s’abstienne lorsqu’il s’agit d’une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés ? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d’Israël ? Quelle impasse pour la France que cet esprit d’alignement et de soutien au recours à la force ».

Tous les démocrates, tous les hommes épris de paix, de liberté et de justice devraient manifester leur solidarité envers le peuple palestinien qui subit une répression épouvantable par l’une des armées les plus puissantes du monde et à œuvrer pour l’arrêt immédiat de l’agression israélienne, la levée du blocus qui asphyxie la population de Gaza depuis 2006 et la création d’un Etat palestinien, seule solution viable à la préservation de la paix dans cette région.

 Daniel Soula 


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus