Après l’ivresse euphorique !

4 août 2010

Après des semaines d’attente, de mise en condition médiatique et de lobbying tous azimuts, les initiateurs de la demande d’inscription de La Réunion au Patrimoine de l’U.N.E.S.C.O ont eu satisfaction. Chaque Réunionnais natif ou immigré partage cet honneur.
Bien que située dans le coin Sud-Ouest de l’océan Indien, d’aucuns, dans leurs discours pommadeurs, autoproclament La Réunion “le Centre de l’Océan Indien”. L’Ego surdimensionné par le nombrilisme insulaire atteint aujourd’hui son paroxysme dans les propos de chacun et est exploité par ceux qui ont des visées financières, politiques et margoulins de tout bord. Tout flatteur vit aux dépens de ceux qui l’écoutent et, depuis 1981, nous vivons « le temps des Prédateurs ». Le langage et l’appellation ont changé avec, comme pour le Beaujolais, l’apparition du « Réunionnais » nouveau.

Chaque soir à la télé, les informations et autres documentaires utilisent la Méthode Couet pour faire intégrer par l’ilien ce nouveau concept. Contester cette appellation, et l’usage abusif du pronom possessif dans “mon” île a pour effet de se faire traiter de raciste. Sur l’autre rive dans l’hémisphère Nord, il ne suffit pas d’habiter Marseille pour s’autoproclamer Marseillais. La Réunion a la spécificité que : celui qui vient de dehors est celui qui cause le plus fort.

Bientôt, après l’ivresse viendra le temps du dégrisement, dans le sens de “perdre ses illusions”. Cela a commencé pour ceux qui, après l’élection, prennent conscience qu’il y a des contraintes, faute de n’avoir pas pensé à analyser les effets avant d’agir ! L’Homme a 2 mains : une pour recevoir et l’autre pour donner. Le bonheur réside dans l’équilibre.

Le développement souhaité du tourisme va entraîner la création de structures d’accueil. Les 2 interviews du JT de mardi midi ont montré que certains, qui n’ont pas le parlé local, ont déjà placé leurs billes dans la partie. Dans une décennie, quelle sera la place de l’autochtone. Kosa va restanou ?

Un paradoxe de voir que, déjà, parmi nos guides-péi, certains ne sont pas créolophones ! Tout sera surexploité pour le profit. Un des sens du mot curée est : Lutte avide pour s’emparer des places, des honneurs, des biens laissés vacants.

Ce serait dommage d’arriver à plagier le titre du livre d’un Sud-africain du temps de l’apartheid “Pleure, ô Peï bien aimé !” ou mieux, selon le Grand Livre : “Qu’avons-nous fait du Talent qui nous a été donné ?”. Que dirons-nous à nos enfants à l’heure des comptes à rendre sur l’héritage ?

Daniel (qui n’a pas eu l’ivresse)


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