
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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7 mars 2013
Depuis 1953, la découverte par Watson et Crick de l’ADN, molécule formée d’une double hélice constituée par l’enroulement de deux chaînes polynucléotidiques appariées en bases complémentaires et du code génétique on considère qu’ils sont responsables de la genèse des formes vivantes, (ou ontogénèse) qu’elles soient végétales, animales ou humaines engendrant la notion de « programmation » génétique. Ces « formes » étaient considérées comme relevant d’une programmation fixe, pour ne par dire « fixiste ». Et les différences, par exemple, dans notre forme humaine, petite taille, grande taille, forte corpulence, tempérament étaient aussi programmées d’une manière fixe, dans un contexte général où l’augmentation de la taille des individus entre les années 1900 et les années 2000 est liée aux facteurs socio-culturels (hygiène, pratique du sport, alimentation différente en glucides lipides et protides).
Dans les années 80, une des premières brèches dans ces certitudes inhérentes au « programme fixe » fut la découverte clinique de plusieurs cas d’enfants souffrants de nanisme psycho-social présentés par la pédiatre, Ginette Raimbault par ailleurs chercheur à l’INSERM. Il s’agissait selon elle d’enfants carencés affectivement qui présentaient de petites tailles causées par ces carences. Cette information fit l’effet d’une bombe sans suite sur ses conséquences pratiques car les esprits des généticiens n’étaient pas ouverts à d’autres hypothèses sur la flexibilité des génomes et l’avis des cliniciens était considéré comme spéculatif.
Récemment le grand généticien Richard C. Lewontin après un premier livre intitulé : “Nous ne sommes pas programmés” publié dans les années 80 coécrit avec un neurobiologiste et un psychologue (*) réitère son initiative en 2003 par l’ouvrage : « La triple hélice, les gènes, l’organisme, l’environnement ».
Selon R. C. Lewontin, la double hélice de l’ADN devient « triple » en incluant l’environnement.
Il considère que, depuis longtemps, un ensemble de preuves démontre que l’ontogénèse (ou formation de l’organisme depuis sa conception) est la conséquence d’une interaction unique entre les gènes qu’il porte (ou l’ADN dont il a hérité), et la succession des environnements dans lesquels il vit au cours de son existence, et les interactions moléculaires fortuites au sein de chaque cellule. Ces interactions doivent être considérées pour rendre compte correctement de la formation d’un organisme. Nous devons dire que ces interactions sont complexes, innombrables, et sur ce point le savoir absolu bute pour comprendre la logique de ces interactions. Pendant longtemps, comme dans une sorte d’habitude langagière l’on a donc progressivement adopté l’idée que le programme génétique était immuable, sorte de patron comme celui qui guide la couturière et que les variations dans la forme des organismes étaient le résultat d’anomalies ou d’accidents du patron initial appelé « imago ».
Récemment, Henri Atlan, dans la lignée de Lewontin, développe la thèse de « L’ère post-génomique » et « la fin du tout génétique ». L’importance des variations génétiques lors de l’ontogénèse (sans sauter une génération) est dès lors nommée « épigénèse », ce terme indique que lors des interactions vues plus haut le génome s’adapte en produisant un organisme adapté à son environnement. Chez l’être humain le phénotype est beaucoup moins contraint par le génotype que dans d’autres espèces animales. On croyait précédemment avoir un programme rigide (le patron de la couturière donne toujours le même vêtement quelque soit la couturière), on se trouve devant la plasticité génomique qui permet aux organismes de s’adapter. Les jardiniers qui font des boutures de rosiers par exemple créent des clones, et ils savent que si ceux-ci sont plantés dans des endroits différents en termes de terroir ou d’ensoleillement les rosiers seront différents tant dans leurs feuilles, leurs branches ou encore leurs fleurs. D’autres expériences menées sur d’autres plantes exposées dans leur ontogénèse à des altitudes différentes donnèrent des caractéristiques physiques différentes. Ces variations sont réelles et elles touchent la physiologie de la plante, qui rend compte du fonctionnement des organes. La transposition de ces constatations est applicable aux organismes animaux et humains. Concernant les nouveau-nés humains cette plasticité dès l’embryogénèse qui favorise l’adaptabilité fœtale peut être aussi une vulnérabilité comme nous le savons depuis plusieurs décennies, avec l’effet d’agression de l’alcool sur le fœtus ou l’effet de la radioactivité générant des malformations des nouveaux-nés constatées à la suite de l’explosion de Tchernobyl, par exemple. L’hypothèse du nanisme psychosocial par carence affective avancée par la pédiatre devient plausible.
Sans malformation apparente, il y a une évidence qui n’apparaît pas comme telle et qui montre que cette plasticité dans le comportement du génome peut modifier plus ou moins durablement les capacités innées initiales au moins au niveau physiologique. De nombreuses expériences, provoquées expérimentalement ou à la suite d’accidents montrent que les aires cérébrales non sollicitées ou peu sollicitées perdent de leur fonctionnalité, tel un œil de pigeon non stimulé du fait d’une expérience qui aura collé la paupière d’un œil génère une cécité de l’œil correspondant. Ce qui fut nommé « période critique » : un sens non stimulé ou suivant des distorsions contraires à sa nature gardera des traces (ou séquelles) irréversibles.
L’enfant sauvage, n’ayant pas entendu parler aura perdu cette fonction, ou encore les deux fillettes (Amala 8 ans environ et Kamala 18 mois) recueillies par Joseph Lal Singh dans le Bengale Occidental, vivant en compagnie de loups se comportaient comme eux n’accédant pas à la bipédie. Ce qui veut dire que les neurones miroirs responsables de l’empreinte empathique stimulés suivant un « code » de l’environnement interférant dans l’ontogénèse génère la tendance à reproduire dans une certaine mesure le code qui l’entoure et structure l’ontogénèse.
La notion d‘habitus culturel qui rend compte de notre façon d’être, de penser et d’agir en rapport avec notre milieu social, avancée par le sociologue Pierre Bourdieu peut être élargie à la biologie rajoutant l’idée d’habitus physiologique interférant dans notre être. On parle d’identité suivant un sens incluant la biologie ou encore d’individuation si l’on veut tenir compte de cette plasticité qui cherche à renouveler notre identité jusqu’à notre mort cellulaire. Comme nous l’avons vu la plasticité génère sur la formation des organismes des variations adaptatives, un organisme placé dans un environnement favorable à sa vie sera plutôt « dilaté », bien ventilé, bien irrigué donc bien nourri, etc. A contrario un organisme agressé sera en vasoconstriction, tendu, rétréci, (comme par nanisme psychosocial) et là nous tombons dans le registre des maladies dites du stress. On ne se remet pas de situations extrêmes disait Hans Selye l’inventeur de la notion de stress, il associait le stress (suivant la définition : « toute demande faite à l’organisme ») à une « énergie d’adaptation » sans pouvoir en dire plus organiquement. « Quelque chose s’épuise » disait-il !
En dehors de périodes critiques, cette plasticité a aussi la faculté de compenser un handicap tel que, par exemple, l’acuité tactile chez les aveugles décrite dans “Une archéologie du toucher”, (Seuil 2011) par Daniel Heller-Roazen.
Les déductions que nous extrayons maintenant avec le neurobiologiste Alain Prochiantz nous renseignent sur le processus d’individuation qui s’opère à l’intérieur de nous. Ce processus nous permet de faire face dans une certaine mesure aux exigences adaptatives de la vie en société. Des facultés de déprogrammation — reprogrammation appelées homéostasie peuvent compenser les blessures et les dysfonctionnements physiologiques, connues pour les cicatrisations et la régénérescence de certains tissus lorsque ces lésions ou ces dysfonctionnements physiologiques sont mineurs en dehors des périodes critiques irréversibles, vues plus haut. Une voie de recherche prometteuse avancée par le neurologue Antonio Damasio serait d’envisager cette homéostasie sur le plan psychique.
Dans un prochain article on tentera d’évaluer déductivement l’impact de la culture et de nos habitudes de vie perçues par les yeux des nouveau-nés stimulés dans leurs « neurones miroirs », avant qu’ils ne parlent et ne marchent, période que l’on considère comme critique.
Ces informations visent à informer le plus grand nombre de personnes responsables avant d’entreprendre une démarche pour la promotion d’un Ministère de l’Education et de la Sante de l’enfant dont les parlementaires réunionnais pourraient se saisir et devenir des relais décisifs.
(*) Richard C. Lewontin, Steven Rose, Léon I. Kamin, Nous ne sommes pas programmés, Génétique, Hérédité, Idéologie, La découverte, 1984.
Paulus Frédéric, Marc Poumadère, Bruno Gavarri, Jean-Marie de Sigoyer, Chantal Jouvenot.
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