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3 mai 2024, par
« Je mets devant toi la vie et la mort. Choisis la vie… » (Bible/Deutéronome 30, 19)
Le 21 juillet 2017, sur la Plage de Pampelonne, près de Ramatuelle (Var), la philosophe, romancière et psychanalyste Anne Dufourmantelle s’est noyée en tentant de porter secours au fils d’une de ses amies, âgé de 10 ans, qui était en train de se noyer. Elle avait 53 ans et mère de trois enfants. En se jetant à la mer, elle a fait le choix risqué de sauver un enfant de la noyade, le choix de la vie et non de la mort, même si au cours de ce sauvetage, elle a succombé à un arrêt cardiaque.
Dans un de ses derniers livres, L’éloge du risque (2011), elle commente une célèbre phrase d’Hölderlin : « Là où croit le péril, croit aussi ce qui sauve ». Dans une émission La Grande Table, le 2 juin 2014, elle disait : « Le mouvement du sacrifice est aussi un aller vers la vie ».
Ce choix de la vie, ce choix d’aimer jusqu’au bout, ce choix du risque, on le retrouve dans la vie de nombreux résistants, d’une multitude de personnes — tous milieux et âges confondus — à l’exemple de cette jeune juive hollandaise de 29 ans, Etty Hillesum, morte à Auschwitz le 30 novembre 1943 et amoureuse de la vie jusqu’au bout. « J’ai déjà subi mille morts dans mille camps de concentration. Tout m’est connu. Aucune information nouvelle ne m’angoisse plus. D’une façon ou d’une autre, je sais déjà tout. Et pourtant, je trouve cette vie belle et riche de sens. — chaque instant », note-t-elle dans son journal intime (29 juin 1942).
Engagée volontairement au Conseil juif — administration voulue par les nazis pour organiser la vie dans les ghettos — elle demande, peu après, à être affectée au camp de transit et de rassemblement (réservé Juifs) de Westerbork. C’est pour se mettre au service de son peuple et prendre sa part du « destin de masse », que cette jeune intellectuelle juive, s’est engagée, après les premières rafles de Juifs par les nazis aux Pays-Bas. À Westerbork, où elle est assignée à l’enregistrement des arrivants, elle joue un rôle d’assistance sociale et de psychologue. Elle en sera elle-même une victime de la machine infernale nazie, déportée avec ses parents à Auschwitz.
« Le parcours qu’elle réalise les trois dernières années de sa vie est saisissant : elle s’est complètement laissé transformer par l’amour des hommes et les événements du monde, dans un bouleversant « oui » à la vie, quelle qu’elle soit », écrit Anne Ducrocq (La Vie, 06/05/2015).
Comme j’aimerais voir tou-te-s les Réunionnais-es, particulièrement notre jeunesse, faire le choix de la vie, avoir un appétit insatiable de vie, en lieu et place du repliement sur soi ou de la violence. Et leur dire que la violence n’est pas la solution. Certes, il arrive dans la vie de chacun de perdre pied, ne plus croire en rien, de perdre tout espoir en l’avenir, sans direction, sans ouverture aux autres, à l’instar d’une fraction de notre jeunesse. Qu’avons-nous perdu alors ? Que devons-nous retrouver ?
« Si Dieu cesse de m’aider, ce sera à moi d’aider Dieu », écrit Etty Hillesum, le 11 juillet 1942, après une journée “dure, très dure”. Elle revient le lendemain sur ce devoir d’aider Dieu : « Oui, mon Dieu, tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en demande pas compte. C’est à toi, au contraire, de nous appeler à rendre de comptes un jour » (12 juillet 1942).
Qu’avons-nous perdu alors ? Et que devons-nous retrouver ? C’est l’espérance, répond le l’écrivain Frédéric Boyer, le compagnon d’Anne Dufourmantelle, décédée en juillet 2017, et, peu après, un ami très cher. Cet homme, qui a connu lui-même « ce sentiment embarrassant de vivre sans direction, sans ouverture. Un poids qu’on traîne derrière soi. De la poussière partout. Un désordre incompréhensible dans la tête comme dans le cœur », nous invite, après s’être sortie d’une nuit où il a failli ne plus poursuivre, à revisiter l’espérance, « là où le cœur attend ». C’est le titre d’un de ses livres, emprunté à un texte biblique de plainte dans l’exil et le malheur qui définit l’espérance comme un mouvement de retour vers l’intimité profonde (Bible/Les Lamentations 3,20-26).
Pour Frédéric Boyer, tout comme Saint Paul (Romains, 8, 19-23), l’espérance se conçoit comme un élan, une impulsion qui met en marche, qui fait rebondir malgré les épreuves de toutes sortes, voire qui s’affermit dans l’épreuve, dans sa propre expérience de la faiblesse. Quant à Etty Hillesum, elle continue, dans l’enfer du camp de Westerbork, de répéter que « par essence la vie est bonne » : « Oui, la détresse est grande, et pourtant […] je sens monter de mon cœur — je n’y puis rien, c’est ainsi, cela vient d’une force élémentaire — la même incantation : la vie est une chose merveilleuse et grande, après la guerre nous aurons à construire un monde entièrement nouveau et, à chaque nouvelle exaction, à chaque nouvelle cruauté, nous devrons opposer un petit supplément d’amour et de bonté ».
Je rêve que tous nos jeunes, plus particulièrement, puissent faire le choix de la vie et d’un avenir ouvert sur l’espoir ou l’espérance d’un monde toujours plus solidaire er fraternel en contribuant à le construire. Et que nos responsables politiques prennent davantage en compte les principales préoccupations de notre jeunesse.
« On peut rendre fou quelqu’un, disait Anne Dufourmantelle, en l’empêchant de rêver. On peut aussi sauver sa vie en écoutant ses rêves à temps. » (L’Intelligence du rêve, Payot, 2012).
Reynolds Michel
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