Le temps de vivre, d’aimer, de voyager vers les Autres !
7 juin
C’est « dans l’écume des jours » comme le décrivait si bien le titre d’un livre de Boris Vian que se trouve la sève des inspirations les plus profondes. Comme tout passe, on essaie de retenir le moment qui s’enfuit.
Comme tout lasse, on tente de se régénérer en changeant les refrains de sa vie. Comme tout casse, on essaie de conserver les liens qui nous unissent à une personne, à un lieu ou encore à une émotion.
Pourtant, seul le présent compte, et, tout dépend de l’intensité que nous y mettons à le vivre pour en faire des moments plus ou moins inoubliables. Parce que bien souvent, il suffit d’une rencontre fortuite pour que nous retombions dans le passé, preuve en est que l’Homme ne rêve pas forcément d’avenir. A moins d’un trauma qui nous empoisonne ou d’un dénouement indésirable qui nous emprisonne, l’Homme a aussi besoin de se remémorer ses émotions enfouies au plus profond de son inconscient pour qu’Il prenne mieux conscience du temps qui passe, de ce temps qui ne reviendra plus jamais.
Tant pis alors pour les actes manqués, tant pis pour les opportunités ratées, tant pis pour les gestes imparfaits, pour peu qu’il reste matière à faire remonter, à la surface de nos mémoires, des souvenirs perdus dans l’immensité de la forêt de nos vies tumultueuses, à entreprendre ce voyage mystique dans le temps, dans ses mystères insondables, dans ses profondeurs à nous couper le souffle.
Nonobstant, bien que nous rêvions d’avenir, on rêve toujours de ce qui nous manque, des territoires imaginaires que nous avons désertés, des sensations si bouleversantes qu’elles sont capables de nous changer tout entier en faisant de nous des êtres totalement nouveaux, comme déracinés, tout en restant en quête des origines, de là où tout a commencé, un jour.
C’est ainsi qu’aux confins du temps et là où tout se télescope que nous finissons par être si bouleversés par son cours qui nous échappe, que nous nous inscrivons dans cette quête permanente du temps de s’évader, d’aimer, s’aimer soi pour mieux être en capacité d’aimer les Autres, de voyager vers eux, de leur tenir la main pour une seconde ou pour l’Éternité, dans le réel comme en virtualité ! A l’encre de nos expériences, le calame du Temps écrit l’histoire du cours de nos vies entre tristesse et joie, mais toujours dans une douce mélancolie. Mais, avons-nous encore faim de lecture et soif de comprendre au-delà de nos routines ?
Youssouf Omarjee