Maryse Condé, l’indépendante

11 avril, par Radjah Veloupoulé

C’est ce vendredi 12 avril, qu’auront lieu les obsèques de Maryse Condé, écrivaine, née en 1937 en Guadeloupe.
Au-delà d’une oeuvre imposante,ancrée dans la mémoire de l’esclavage et de la colonisation, récompensée par plusieurs prix dont le Nobel de littérature alternatif, en 2018, c’est dans un entretien accordé à l’occasion de la parution de son roman « La vie sans fard » en 2013, qu’elle livre un message capital : « C’est en Guinée que j’ai lu Frantz Fanon, et que je me suis rendu compte qu’il disait la vérité(…)
Chaque groupe a une origine, une histoire, une expérience particulière, et c’est purement raciste de croire que des individus sont pareils simplement parce qu’ils ont la même couleur de peau. Ils sont tous différents. Selon lui, tant que nous croirons que nous sommes tous pareils, nous ne pourrons pas nous libérer, ou même affronter l’autre : cela arrivera lorsque nous comprendrons que nous sommes tous différents, avec des problématiques identitaires propres (...)
La couleur de peau cache la véritable nature des êtres humains, leur vérité : il faudrait un monde où les êtres humains pourraient apparaître sans le vernis de la couleur. (Entretien avec Maryse Condé, Marie Poinsot, Nicolas Treiber, Hommes et Migrations, Revue française de référence sur les dynamiques migratoires.)

La grande dame des Caraïbes laisse peut-être ici, son plus grand héritage : un humain sans race, ni couleur, juste un être considéré dans toute sa richesse, sans restrictions imposées par la pensée coloniale.

Radjah Veloupoulé

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