Que cherchent Bouygues et Vinci au Tribunal administratif ?
16 septembre, par
Ensemble, ces deux majors du BTP, présentent un chiffre d’affaires (114 Mds d’euros en 2024) cent fois plus important que le budget de notre Région (1 Milliard d’euros). Voire 200 fois plus important que la part consacrée aux investissements par la collectivité !
C’est pourtant ce rapport hors d’échelle qui se trouve dans le contentieux porté au tribunal administratif ce mardi 17 septembre. Le groupement Bouygues-Vinci réclame à la collectivité la somme faramineuse de près d’un Milliard d’euros (971 M€), équivalente au budget régional.
Laissons au tribunal le soin d’apprécier le bien-fondé des demandes d’indemnités et/ou de marchés complémentaires dans ce contentieux de travaux public.
Alors, au-delà du caractère effectivement extravagant donc invraisemblable de la réclamation des deux majors du BTP, on peut se demander s’ils ne cherchent pas à menacer toute la capacité d’investissement future de notre Région. Adieux NRL, mais aussi adieux ponts et routes, lycée, hôpitaux, cars jaunes gratuit ou non, Air austral, filière pêche …
La majorité régionale ne pourrait plus alors se prévaloir de l’achèvement de la NRL à l’échéance de son mandat en mars 2028. Elle rendrait son tablier dans une réplique du scénario électoral de 2010. Mais cette fois, après l’abandon du tram train par D. Robert pour une NRL « moderne, gratuite et sécurisée », c’est beaucoup plus que l’ensemble des projets de transport durables issu des Etats généraux des mobilités qui serait définitivement enterré.
Tous les secteurs économiques de l’ile seraient durablement impactés directement ou indirectement (commerces, BTP, emploi, transport, logements,…), replongeant notre ile dans un passé sombre que l’on croyait révolu.
L’Etat peut-il encore nous secourir dans cette crise économique constamment rappelée ?
Il ne s’agit donc pas d’un conflit simple et classique entre la Région et un groupement d’entreprises Bouygues-Vinci : notre avenir et celui de nos enfants seraient pris en otage par les majors du BTP !
Alternative Transport Réunion (ATR-FNAUT) voit donc derrière le péril de l’abandon des déplacements durables, pourtant promis par les Etats généraux, une poursuite aggravée ici, des cures d’austérité.
Le tribunal administratif prendra-t-il le risque de condamner l’avenir d’une population prise en otage par l’insatiabilité des majors du BTP, dans son jugement du contentieux né du seul projet de NRL, déjà hors d’échelle dans l’Océan Indien ?
Alternative Transport Réunion ATR-FNAUT
François PAYET, Président