Association des usagers pour la Liaison La Possession-Saint-Denis

24 août 2006

Après les événements tragiques du mois de mars, M. le Ministre du Transport Dominique Perben a fait un déplacement à La Réunion pour se rendre compte directement de la réalité de la situation. À l’issue de son bref séjour, il avait annoncé que l’État s’engageait à présenter vers le mois de juin des propositions alternatives à la route du Littorale actuelle.
Désormais, ces propositions sont soumises pour avis à des instances institutionnelles. C’est ainsi que le Conseil Économique et Social a rendu public l’avis qu’il se propose de transmettre au Conseil régional qui, lui, doit se prononcer le 23 août, en Assemblée plénière.
Notre association qui a été créée lors de ces circonstances dramatiques ne peut que se féliciter de la volonté de l’État de soumettre ses propositions à débat. Cependant, nous déplorons que l’opinion soit tenue à l’écart ou alors qu’elle sera interpellée quand la décision aura été prise au sommet. À moins de considérer que la population devrait se suffire du prisme des médias.
Notre association n’a pas vocation à prendre la place des élus, encore moins celle des experts, mais dans la mesure où l’opinion est constamment sollicitée pur la médiatisation de tous les avis, il serait plus respectueux de commencer à fournir au destinataire final les éléments nécessaires à la bonne compréhension des problèmes posés. Sinon, l’État prend la responsabilité d’organiser, lui-même, la cacophonie et la démagogie alors que le débat a besoin de sérénité et d’arguments.
À ce stade du débat, nous souhaitons formuler quelques remarques :
1- La liaison Saint-Denis-La Possession a une histoire d’un siècle et demi. Aujourd’hui, nous sommes toujours à nous demander comment franchir cette montagne. II ne faudrait pas que dans un siècle, nos descendants s’interrogent encore.... Toute solution devra donc être prise en fonction de cette haute conscience de nos responsabilités pour l’immédiat ou pour l’avenir.
2- Durant toute cette histoire, les décideurs ont toujours fait appel aux experts, en particulier ceux du gouvernement, considérés comme les meilleurs. Or, si le débat continue aujourd’hui, c’est justement pour souligner l’échec des experts. Sérieusement, peut-on continuer à être crédible sans expliquer à l’opinion les raisons des échecs successifs ? Cela fait froid dans le dos quand on voit que c’est avec les mêmes certitudes qu’on s’apprête à faire des choix techniques.
3- De plus en plus, le politique épouse le discours d’expertise alors que l’opinion attend de lui l’examen du projet sous l’angle des enjeux pour la génération actuelle et celles à venir. On n’ose imaginer qu’un projet de l’ordre du milliard d’euros puisse être choisi par texto. À partir de données superficielles ! Qui se rappelle aujourd’hui ceux qui nous ont mis dans cette situation ?

Compte tenu de ces remarques, l’Association demande à l’État d’organiser d’urgence une information complète sur le sujet et de débattre des différents enjeux. Dans un deuxième temps, il sera présenté les options techniques répondant aux différents enjeux.
Par exemple, l’écoulement du trafic à Saint-Denis, la valorisation de la route de la Montagne, l’utilisation intensive de l’emploi local, l’actionnariat local, la baisse du coût de construction, l’utilisation de la falaise comme matériaux BTP, le déplacement à vélo, etc...

Pour le Bureau,
le président I. Dindar
(La Possession)


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