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Les voitures électriques sont-elles une réponse au changement climatique et à la dégradation de la biodiversité ?
2 décembre 2021, par
Le lithium est indispensable aux voitures électriques. Son extraction est responsable d’une catastrophe écologique au Chili. Cela pose la question de cette technologie qui permet simplement de changer le carburant des véhicules afin de maintenir en place le même système grâce à une opération de « greenwashing ».
Animaux, plantes, eau… Au Chili, la vie disparaît avec l’extraction du lithium. Un homme, indigène, en a fait son combat. Le pays, lui, compte augmenter la cadence de production de cet « or blanc ».
Le lithium, c’est la star de la transition énergétique. Indispensable à la construction des batteries des voitures électriques. Mais ces ressources sont loin d’être infinies. Les conséquences environnementales de son extraction sont peu étudiées. Car sur place, au Chili, l’impact est lourd. Alors, le lithium, « or blanc » de l’économie verte ? Voire…
Elles sont presque sans limite. Des étendues d’une terre blanche et ocre, à perte de vue. Pas du sable, du sel. Et en dessous, le lithium. Nous voici au cœur du salar d’Atacama, le désert de sel le plus aride au monde, à plus de 2 500 mètres d’altitude, où la production de lithium bat son plein. Christian Espindola, agriculteur, en a fait son combat. Situé en bordure de ce désert de sel, son village subit les affres de cette activité. « Le salar d’Atacama est un lieu sacré qui appartient à l’histoire ancestrale de mon peuple. On y trouve des animaux, de l’eau, des microorganismes, mais les mines comme celles de lithium détruisent cette vie unique. » Il n’espère qu’une chose : « Que les mines partent et laissent mon peuple vivre en paix, pour que notre culture perdure. »
Un souhait pas près d’être exaucé. Le Chili fait partie du « Triangle de l’or blanc », avec l’Argentine et la Bolivie, qui rassemble à lui seul 60 % des ressources mondiales en lithium (20 % pour le Chili). Et le pays compte bien suivre le filon : l’entreprise minière Soquimich (SQM), détenue par Julio Ponce Lerou, neveu de Pinochet, prévoit de tripler sa production d’ici 2030 pour atteindre 180000 t d’équivalent carbonate de lithium par an.
« Le Chili a basé son économie néolibérale sur la vente des ressources naturelles, explique Cristina Dorador, scientifique chilienne élue en mai 2021 à l’Assemblée constituante, qui a pour mission, après la révolution sociale d’octobre 2019 au Chili, d’écrire une nouvelle constitution. Le salar d’Atacama est un territoire qui contient beaucoup de minéraux, et donc de gisements miniers. La région était autrefois inondée de lacs, qui se sont asséchés, puis évaporés et formé des bassins, dits “salars”. » C’est la « Silicon Valley » de l’or blanc. Tout le reste passe au second plan. Résultat : les mines ont entraîné des problèmes de santé et des changements sociétaux, avec une difficulté de l’accès à l’eau.
L’exploitation se fait en plein désert. La région connaît l’un des plus hauts stress hydriques, étant le désert le plus aride du monde. Or l’eau est indispensable à l’extraction. Dans ces bassins d’évaporation est disposée la saumure, un liquide transparent extrait des puits et composé à 70 % d’eau et 30 % de sel. L’évaporation laisse en place le sel, essentiellement récolté pour le potassium. Le reste du liquide est déplacé de piscine en piscine, et après un long bain de soleil douze à dix-huit mois, on obtient enfin le minéral tant convoité, sous forme de chlorure de lithium.
Les piscines de près de 5 kilomètres de long, dont la plus grande couvre 280 000 m2, nécessitent donc des quantités très importantes en eau. L’entreprise SQM n’y voit aucun problème : « L’eau extraite du salar est sept à dix fois plus salée que l’eau de mer, elle n’est donc pas utilisée pour l’usage domestique ou pour l’agriculture, explique Alejandro Bucher. Ce que nous devons trouver, c’est un moyen de ne pas polluer l’eau qui se trouve en dehors du salar. Pour cela, nous avons un robuste système de contrôle. » En 2020, le tribunal environnemental chilien a en effet obligé SQM à mettre en place un contrôle permanent en ligne.
De plus l’écosystème des salars a été très peu étudié, et les seules études accessibles sont celles des entreprises elles-mêmes. La plupart des scientifiques s’accordent néanmoins à dire qu’il s’agit d’un écosystème très fragile, où tout est interconnecté. L’eau douce qui vient des lagunes recharge le salar sur un temps long. Qu’on extrait les saumures ou l’eau douce du salar, on assèche le même aquifère.
Face à cette problématique, l’entreprise s’est fixé l’objectif de réduire de 65 % l’usage d’eau continentale et d’atteindre la neutralité carbone pour 2040. Une grande ambition pour une entreprise qui a fait face à des affaires de financement occulte de campagnes politiques, de condamnations pour pollution environnementale et de non-respect des droits des peuples originaires. Elle se présente désormais comme le « bon voisin » et clame que le développement durable est central dans sa stratégie pour le lithium.
Une opération séduction dont Christian Espindola n’est pas dupe : « SQM est en train de détruire le salar d’Atacama, et en même temps, dans sa campagne de « bon voisin », elle occupe notre culture, nos traditions, nos ancêtres. Pourquoi ? Pour laver son image d’entreprise extractiviste, sale et corrompue. Ils vendent le lithium comme un minéral propre et vert, mais c’est un mensonge. Toute mine endommage et détruit son environnement. En plus du désastre écologique, ils génèrent des conflits profonds dans les communautés. On se retrouve à se bagarrer entre nous à cause de la mine. » Au sein des villages indigènes, certains travaillent avec la mine ou acceptent son argent, d’autres refusent la collaboration. Une situation qui crée de fortes tensions au sein de ces communautés qui, traditionnellement, fonctionnent comme une grande famille.
L’agriculteur est l’un des rares à s’opposer à l’activité minière. Les enjeux économiques semblent beaucoup trop élevés pour prendre des risques. Christian a toutefois su maintenir son coin de paradis. Dans la vallée de Soncor, à une quinzaine de kilomètres de son village, il continue à cultiver les terres de ses ancêtres : « C’est un lieu d’agriculture en plein désert d’Atacama qui est occupé depuis 14 000 ans. L’élément le plus important, c’est l’eau. Et mes ancêtres ont pu cultiver ces terres depuis plus de 10 000 ans, parce qu’ils ont pris soin de cette ressource. »
L’eau si vitale au maintien de l’agriculture ancestrale dans cette vallée, à deux pas du salar d’Atacama, vient du volcan Lascar, le plus actif du Chili et qui culmine à 5 592 mètres d’altitude. Christian raconte en observant le « Père des volcans », comme il l’appelle, que « de là-haut, l’eau vient et court librement. Elle termine dans le salar au pied de la colline Mulla ». L’endroit précis où SQM a installé une pompe. L’homme reste saccageur de son propre monde.
Bruno Bourgeon,
aid97400.re
D’après Reporterre
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