Autonomie, indépendances, mensonges et vérités

6 décembre 2017, par François Maugis

 

Il est vrai que le bébé est totalement dépendant de la capacité de sa mère à le nourrir. Le petit enfant est dépendant de la capacité et de la volonté de ses parents de l’élever. Mais pour bien l’élever, et pour qu’à l’âge adulte, il soit indépendant, ne faut-il pas, progressivement, l’entrainer à de plus en plus d’autonomie ?

La vie en société traîne derrière elle une longue histoire. Le chef de tribu était en quelque sorte le père protecteur et la dépendance était acceptée et même souhaitée. Le roi était en quelque sorte le propriétaire d’un territoire et ses habitants, de gré ou de force, ses sujets. Il en va tout autrement de la République « Res Publica », la chose publique. La réflexion de nos intelligences (écrivains, philosophes, sages, scientifiques, etc.) est passée par là. Et on a admis que gérer la « chose publique » devait poursuivre au moins deux objectifs : la démocratie (écouter les individus et agir en fonction de leurs souhaits et de leurs espérances) et l’intérêt général (comprendre le fonctionnement d’une société et agir de manière à ce qu’elle puisse vivre et se développer dans de bonnes conditions en préservant si possible la liberté de chacun en favorisant l’égalité et la fraternité et tout cela en harmonie avec son biotope). Il est vrai que ce n’est pas une mince affaire et malgré les siècles qui s’écoulent et la progression de nos connaissances et de notre compréhension du Monde et de ses grands équilibres, nous ne sommes pas encore parvenus à gérer et organiser tout cela correctement.

N’y aurait-il pas une explication ? La chose publique a aujourd’hui atteint sa dimension définitive mais ses structures de gestion sont-elles à la hauteur ? Certainement pas, malheureusement.

La chose publique, c’est quoi aujourd’hui ? À n’en pas douter, la planète tout entière et l’humanité qui y a élu domicile. Ce n’est pas pour rien que l’on nous rebat les oreilles avec la mondialisation, mais qui a compris de quoi il s’agit ? Une bande de gamins immatures incapables de se débrouiller seul ? C’est en tout cas l’image que l’imbroglio mondial donnerait à un extra-terrestre qui viendrait nous visiter. Pas sérieux, pas raisonnables, indisciplinés, incapables de se dominer, addict à l’argent et aux bien matériels, saccageurs de leur propre maison, etc. etc. l’image parfaite d’un être immature, incapable de se gérer lui-même.

Notre planète ne peut compter que sur elle-même. C’est donc au sein de cet environnement unique que l’humanité doit organiser sa propre existence. Et le premier acte d’humanité serait de permettre à chacun, chaque famille, chaque village, chaque région, chaque nation, d’atteindre une certaine maturité, donc une certaine autonomie pour, finalement, un jour, être en phase avec l’indépendance, la solitude, la taille et les capacités de notre planète.

 

François-Michel Maugis
La Réunion


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