Autre temps, autres mœurs !

13 mai 2009

Ce proverbe, souvent entendu dans les conversations, énonçant un fait, nous donne à tous l’occasion de “juger” les actes des personnes et des sociétés d’après les mentalités qui régnaient alors, et non d’après les nôtres. Comment apprécier dignement à partir de cette opposition, car l’action de la toute-puissance du temps a généré des morales différentes.

Aujourd’hui, face à la crise qui ne cesse d’hypothéquer l’avenir, il est tout à fait légitime, voire nécessaire, que les Réunionnais acteurs, associés, commencent enfin à s’intéresser pleinement et avec persévérance au devenir de leur île.

Cette crise, embrumée et densément polluée, nous devrons la traverser pleinement, tôt ou tard, et, de surcroît, à travers les incertitudes majeures de l’humanité en marche qui ne nous attendra pas.

Il faudra bien s’attendre, que nous le voulions ou pas, à « se dépouiller du vieil homme et revêtir l’homme nouveau ». (Col.4.22).

À cela s’ajoute la réhabilitation du politique pour ne pas affadir davantage la démocratie. Notre représentation ne pèsera pas lourd si nous ne sommes pas solidaires de nos élus du moment où il s’agira de l’intérêt général bien compris.

Tirant des leçons des erreurs et des fautes du passé, en ferons-nous encore les frais dans les forces en présence, même si le vécu a évolué, car l’histoire vous laisse parfois tristement circonspect. Lisons plutôt : « Dans la hâte de gros bénéfices, les compagnies d’abord, les colons ensuite, avec l’appui de la métropole, précipitèrent l’exploitation de l’île, sans se persuader de ce principe, à l’heure actuelle universellement admis : la colonisation est une œuvre d’une grande lenteur et d’une infinie persévérance »* ; ainsi encore […] « Le créole est paresseux »* […] « En admettant comme vraie cette proposition, n’apparaît-il pas, dès ici, que la grave accusation portée contre le créole semble bien moins fondée et que cette paresse serait moins le produit de son tempérament que le résultat de la situation dans laquelle il se trouve »*.

Par suite, quel avenir préparons-nous pour notre île fourmillante et porteuse de tant de questions ? La réponse, me semble-t-il, n’est pas dans le vent, mais bel et bien dans la mobilisation « pour relever le défi réunionnais ».

Aussi, sans aucune prétention, je suggérerai les idées contenues dans les publications suivantes : “Quel avenir pour la Réunion ?” - Edmond Lauret/Serge Payet. Juillet 1982. – “Bâtir une communauté de destin” – “Valoriser la fonction politique”. Lettre pastorale des évêques des D.O.M. Le 27 janvier 1992 ; - "Réconciliation et fraternité". Ary Yee Chong Tchi Kan. Mars 2009.

Cela dans le dessein de les “embrocaler” avec les autres recherches déjà faites ou en cours, si vous me permettez cette cuisine, en vue de construire ensemble l’originale convergence réunionnaise… Utopie ?

Joseph Mondon
(Les Avirons)

* L’immigration réglementée à l’île de La Réunion – Lucien Wickers – docteur en droit. 1911. – P, 110, 113.


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