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par le Dr Raymond Vergès

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Bientôt la mi-carême, puis Pâques

vendredi 9 mars 2012

Le carême chrétien a débuté cette année le 22 février avec le mercredi des Cendres. Ce temps de jeûne de 40 jours (les dimanches exclus) qui, étymologiquement, signifie « quarantième » a été institué par l’Église catholique, en référence aux 40 jours de la tentation du Christ dans le désert. Il fait aussi pendant aux 40 ans d’errance du peuple hébreu qui fuyait l’esclavage en Égypte avant son entrée dans la Terre promise.

La pratique du carême est fort ancienne. Les jours qui ont précédé sa mort, ni Jésus, ni ses disciples n’ont jeûné. Les Évangiles indiquent qu’à Béthanie, seulement quelques jours avant sa mort, ils ont pris des repas chez des gens. Jésus a en outre mangé le repas de la Pâque la nuit précédant sa mort. Quand le carême a été établi dans son calendrier actuel, il consistait à ne prendre qu’un repas en fin de journée et à s’abstenir de toute nourriture les Vendredi et Samedi saints. Au départ, ce repas se composait exclusivement de pain et de fruits secs. Par la suite, les prescriptions se sont relâchées et le repas de midi fut autorisé et complété d’une collation le soir. Il est recommandé aux fidèles de jeûner au minimum le mercredi des Cendres et le Vendredi saint. La tradition de manger maigre (sans viande, ni graisse animale) le vendredi se perpétue ainsi. Les catholiques sont également invités à marquer le Carême en se privant de quelque chose qu’ils aiment (nourriture ou autre).

A noter que la mi-carême est fêtée le jeudi de la troisième semaine entière des quarante jours de pénitence, qui culmineront avec la célébration de Pâques. Commémorant la résurrection du Christ, elle symbolise le sommet de la vie chrétienne. C’est un temps de jeûne, de prière et de charité renouvelée. Le temps de la conversion et de la réconciliation avec Dieu. Cette année, Pâques aura lieu cette année le dimanche 8 avril.

En recevant les cendres sur son front lors de la cérémonie de ce mercredi des Cendres (cette année, ce fut le 22 février) à l’église, le fidèle chrétien se reconnaît pécheur et s’engage à une introspection en vue d’une vie plus conforme à la volonté divine.

L’an dernier, on avait connu une fête de Pâques tardive, le 24 avril, soit vingt jours plus tard que l’année précédente et comme en… 1859 et en… 2095 (entre-temps, elle tombera le 25 avril en 2038). Cette année, elle recule de seize jours.

Il faut savoir que la fixation de la plus importante fête du calendrier chrétien prend en compte celle de la Pâque juive, qui se fêtait à la pleine lune de printemps, qui peut intervenir dès le lendemain de l’équinoxe de mars (le 20 ou le 21), mais qui peut aussi intervenir 29 jours (durée d’une lunaison) plus tard. Pâques peut donc ainsi tomber entre le 22 mars et le 25 avril. Et la date de toutes les fêtes catholiques qui y sont liées en dépend, comme la Pentecôte.

Après les Rameaux (cette année, le dimanche 1er avril), qui correspondaient à l’entrée triomphale, mais humble à dos d’âne de Jésus dans la ville sainte de Jérusalem, où la foule couche des branches d’olivier sur son passage et attend qu’il rétablisse le royaume du roi David et libère Israël du joug romain, l’accueillant par un hymne de triomphe (« Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ») et des actions de grâces à sa gloire, les catholiques se dirigeront bientôt vers l’étape ultime du carême chrétien, avec la célébration de Pâques. Mais Jésus se fait « serviteur souffrant ». Le « fils de David » va bien vite vivre sa Passion jusqu’à sa mort sur la croix, que commémore le Vendredi saint, avant de ressusciter dans la gloire le matin du dimanche suivant, le dimanche de Pâques.
Il déclare à ses disciples : « Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ! Et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave ! C’est ainsi que le fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup ».

Mais avant cela, nous approchons de la mi-carême (comme son nom l’indique, elle marque la moitié du carême), qui équivaut à une pause dans la période des quarante jours du carême chrétien, moment de jeûne, de recueillement, de prière, moment de réflexion aussi, où les fidèles réfléchissent sur les turbulences des événements récents intervenus de par le monde, sur leur devenir et celui de l’humanité.

Tous les drames dont ils sont témoins sont l’occasion de réfléchir et de revoir leur propre conduite de la vie, considérer qu’ils ne sont que des êtres de passage et ne pas s’accrocher aux biens de ce monde !
Les trois grandes religions monothéistes ont institué le carême comme une épreuve pour nous parfaire, car c’est dans la pénitence qu’on se purifie. A commencer par nous remettre en question, réfléchir sur nos actes, nous repentir, promettre de changer de comportement, nous corriger pour de vrai et repartir sur des bases saines.
En cette période de commémoration de la Passion du Christ, il serait bon que les chrétiens gardent présente à l’esprit la « passion » que vit depuis le début de l’année notre évêque. Oui, Mgr Gilbert Aubry endure des moments pénibles, dans sa chair, outre les tourments qui l’assaillent du fait du comportement dont il ne peut être tenu pour responsable de ses ouailles.
Il serait donc souhaitable que chacun de nos coreligionnaires le soutienne, à l’heure où il est soumis à l’épreuve. Leurs pensées, sans les réduire, apaiseraient assurément quelque peu ses souffrances et l’aideraient à surmonter cette épreuve et à envisager la sérénité de jours nouveaux, à l’image de la résurrection du Christ.

Marc Kichenapanaïdou




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