Bienvenue dans le monde post COVID-19

6 octobre 2020, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Nous n’oublierons pas de sitôt la 75e Assemblée Générale de l’ONU. Toute l’organisation s’est faite sur le mode virtuel, soulignant ainsi le triomphe de la science au service des relations humaines. Bienvenue dans le monde nouveau « post-COVID ».

Miguel Díaz Canel Bermúdez, Président de la République de Cuba, à la 75e Assemblée générale de l’ONU.

La première rencontre virtuelle de cette ampleur a eu lieu fin mars, lors d’un sommet exceptionnel du G20. Les Chefs d’État prenaient conscience de l’existence d’un virus qui avait déjà foudroyé 21 000 personnes. Le ton grave, le vocabulaire guerrier, ils s’engageaient sur un fonds de 5 000 milliards de dollars. La résolution finale était claire :

« L’action, la solidarité et la coopération à l’échelle internationale sont plus que jamais nécessaires pour faire face à cette pandémie. »

Six mois après, l’activité sociale est toujours paralysée et nous en sommes à 1 000 000 de morts. Les États-Unis en comptent 200 000, soit 20 % du total. C’est le pays de tous les superlatifs, à la puissance démesurée et qui dicte sa loi au reste du monde. Ce paradoxe apparent mesure, en fait, le déclin de 75 ans d’hégémonie après la 2e guerre mondiale.

Face à un ennemi commun, « le virus ne connaît pas de frontière », les dirigeants américains sont déstabilisés. Le simple fait de porter un masque pour rompre la transmission du virus devenait une atteinte à la virilité du Chef. Celui-ci vient d’annoncer son hospitalisation, car il a fini par en être contaminé ! Maintenant ses amis prient pour l’homme qui ne reconnaît pas la science.

C’est dans ce contexte de transition vers le nouveau monde qu’il faut comprendre les discours des Chefs d’État à la 75e Assemblée générale de l’ONU. Ceux des États-Unis et de la France, les 2 premières puissances maritimes du monde. Mais aussi celui de la Chine qui a fait des propositions audacieuses. Enfin, celui Cuba dont voici la conclusion.

« Des médecins, et non des bombes ! » s’est exclamé un jour le leader historique de la Révolution cubaine et le promoteur principal de l’essor des sciences à Cuba, le commandant en chef Fidel Castro Ruz. Telle est notre devise. Sauver des vies et partager ce que nous sommes et ce que nous avons, quel que soit le sacrifice, voilà ce que nous offrons au monde depuis les Nations Unies auxquelles nous demandons un changement en accord avec la gravité du moment.
Nous sommes Cuba ! Battons-nous ensemble en faveur de la paix, la solidarité et le développement. »

Cet appel vient d’un pays souverain dont une partie du territoire est occupée par la base américaine de Guantanamo et maintenu sous embargo depuis 1962 par décision de Kennedy. Les entreprises qui contournent ce blocus sont lourdement sanctionnées par le Droit américain. L’objectif est d’asphyxier l’économie cubaine. Malgré les souffrances, le peuple cubain se distingue par ses principes de solidarité. Il a répondu à l’appel du moment, en envoyant, partout, des brigades de médecins expérimentés (plus de 15 ans en intervention extérieure). Il a accueilli le paquebot britannique MS Braemer quand tous les ports de la Caraïbe refusaient son accostage. A son bord, 5 personnes étaient contaminées. La Havane a organisé un corridor sanitaire pour évacuer les 682 croisiéristes, certainement heureux de retrouver leurs familles.

Nous n’oublierons pas de sitôt le 75e anniversaire de l’ONU, car il a accentué la ligne de fracture entre l’ancien et le nouveau monde. La COVID-19 souligne la connectivité virtuelle de la planète qui, en un clic, permet aux Décideurs Publics et Privés de se parler et d’agir, de partager l’avenir. Le Temps de la décision a changé.

Ary Yée Chong Tchi Kan

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