« Calendrier scolaire : le bal des hypocrites »

2 février 2014

Qui peut encore penser aujourd’hui que le recteur soit réellement responsable du choix du calendrier scolaire ? En toute conscience de la réalité réunionnaise, force est de constater que ce calendrier scolaire est avant tout une fabrication politique élaborée de manière consensuelle par les non-dits, et par les non-faits. Le recteur n’est qu’un homme de paille.

Pour preuve quelque soit l’homme nommé recteur, le résultat est le même depuis des décennies et en toute bonne conscience. Le recteur fait ce qu’il croit saisir de l’air du temps. Mais si les élus de La Réunion avaient eux une vraie conviction sur ce qu’il convient de mettre en place pour La Réunion en matière de calendrier, pourrait-on imaginer que le Recteur aille à l’encontre de nos élus ? Loin s’en faut. Et c’est ainsi que le dernier recteur, comme les précédents, nous annonce sans sourciller qu’il a consulté pour son dernier calendrier. Il n’en a pas été besoin puisque l’intime conviction de l’équipe administrative du rectorat était de poursuivre l’existant puisque les élus consentent.

Mais fort de sa bonne foi et de sa toute puissance, le recteur plaça le curseur encore plus loin en supprimant une semaine supplémentaire de vacances en période chaude. Et là, à quelques semaines d’une période électorale importante certains élus s’en sont enfin offusqués en écho aux manifestations des lycéens fatigués d’être les victimes de ce système hypocrite. Car il s’agit bien là d’une vaste hypocrisie : si la population dans son ensemble est favorable au calendrier actuel, pourquoi ne l’a-t-on jamais interrogée par un vrai référendum, organisé par exemple en période chaude ? L’enjeu ne mérite-t-il pas une telle consultation puisqu’il conditionne toute la vie économique et sociale de l’île ? Quel pédagogue peut sincèrement justifier une année scolaire coupée en deux par plus d’un mois de congés, période traditionnelle de congés dans la vie économique, en particulier pour les premiers apprentissages ?

Comment ne pas accepter que le calendrier climatique, avec une rentrée scolaire en fin février-début mars, soit le seul qui permette un découpage de 7 semaines de travail pour 2 semaines de congés reconnus en termes de rythmes biologiques ? Comment occulter qu’on sacrifie depuis des années une population scolarisée de plus de 200 000 jeunes pour quelques centaines qui poursuivent leurs scolarités dans l’hémisphère Nord ? ( notons au passage que le calendrier actuel pénalise par ailleurs ceux de plus en plus nombreux en poursuite d’études en Australie dont l’année scolaire est climatique)

Pourquoi ne pas parler de ces vacances-conforts pour un séjour en métropole en période estivale de France métropolitaine (juillet-août), alors que cette période serait particulièrement propice au travail serein ? Les lobbies ont la peau dure en particulier du côté des transporteurs aériens, mais pas seulement … Alors oui profitons de cette période d’interrogation, de doute pour mettre enfin un débat-consultation approfondi sur pied et faire en sorte que La Réunion sorte de ce fantasme qui fait le point fort de cette grande hypocrisie « calendrier climatique = indépendance » et qui a déjà tant nourri l’échec scolaire ?

Didier Bourse militant syndical prêt à débattre (encore …)

CaniculeCalendrier scolaire à La Réunion

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