Ce que la route des Tamarins doit à Vergès

11 juillet 2009

« Gramoune Joseph », dans un courrier des lecteurs, fait un rappel historique de la genèse de la route des Tamarins pour conclure qu’elle n’est pas l’œuvre des Vergès.
Au propre comme au figuré, Paul Vergès n’a jamais revendiqué d’être le père de « ce bébé ». Mais si « gramoune Joseph » lui conteste toute paternité, sans doute aurait-il tout aussi bruyamment mis sur le dos du président de Région tout retard, tout malfaçon ou autre défaut si la même route avait connu des défauts de fabrication !
L’historique qu’il dresse manque cependant de certains détails.
Lorsqu’on décida de ceinturer La Réunion d’une quatre-voies littorale, l’ancien maire de Saint-Paul, Paul-Julius Bénard, refusa que celle-ci traverse sa commune. Obstiné, il arriva à ses fins. À sa mort et son remplacement par Cassam Moussa, on remit le projet d’une liaison Saint-Paul/Etang-Salé à l’ordre du jour. Conseiller municipal d’opposition, Paul Vergès fit prospérer l’idée qu’il avait depuis longtemps : jeter les bases d’une route de moyenne altitude pour faciliter l’installation à mi-hauteur des 250.000 personnes qui porteraient la population de l’île au total d’un million en 2030. À la tête de la Région en 1998, il fit avancer le projet. Le grand public ignore un détail : il proposa de baptiser cette voie du nom de route des Tamarins, ce que lui contestera un de ses habituels critiques. Mais il fermait ainsi toute possibilité de la dénommer « voie Vergès », comme le font certains !
Force est donc de constater que les Tamarins, route express gratuite, n’a strictement rien à voir avec le projet d’autoroute à péage imaginé par Margie Sudre et officialisé par des décisions de 1994. LA différence peut se mesurer sur des points de détail : l’autoroute rejoignait Saint-Paul au carrefour de Savannah par un long viaduc contesté par Paul Vergès ; la route des Tamarins “atterrit” au niveau des rampes de Plateau Caillou. La première devait se trouver à environ 100 mètres d’altitude. La seconde est plus haute.
Le projet d’une liaison rapide entre Saint-Paul et l’Etang-Salé trotte dans les têtes depuis 1980. Paul Vergès lui a donné sa version définitive sans avoir besoin de crier partout “j’en suis le père” !
Il est donc allé chercher les financements publics nécessaires. Il a fait en sorte que sa construction commence par les deux bouts et non par un seul comme on le fait classiquement. Il a proposé de dédier la portion de l’ex-route nationale de Saint-Paul à l’Étang-Salé aux bus et, dans des conditions à déterminer, aux vélos. Voilà ce qui lui doit la route des Tamarins.

Jacqueline Mauvois
Saint-Gilles-les Hauts

Spécial 50 ans du PCR

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus