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par le Dr Raymond Vergès

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Chacun à son métier

vendredi 24 février 2012

... et les vaches seront bien gardées ! Voilà un proverbe souvent cité. L’actualité pourrait nous amener à creuser les champs où son application serait la bienvenue. A La Réunion, par exemple, ce domaine serait riche de découvertes et de réformes.

En d’autres termes, que chacun fasse le métier auquel ses qualités le rendent propre, et il le fera au mieux, voire bien ou très bien, en se recyclant autant que de besoin pour parfaire l’art et la science de son choix, dont celui de nous représenter, par exemple.

De nos jours, il n’est plus possible d’embrasser à la fois une représentation populaire à plusieurs niveaux ; mis à part, peut-être, les génies en politique, car pour le commun des mortels, « l’homme de tous les métiers n’est l’homme d’aucun métier ».

En effet, il lui faudra, bien souvent, faire appel à d’autres compétences :
D’abord, pouvoir dégager celles du peuple à affiner par celle des techniciens : sociologues, juristes, etc. Le temps consacré à une noble mission, cela va de soi, n’est jamais superficiel ou, à la limite, liquidé à la hussarde... Votre décision et nos pouvoirs seront pris en notre nom commun.

Ce faisant, il reste en soi peu de places réservées aux amours-propres, aux mérites, à l’orgueil, aux prétentions, aux désirs de gadgets divers, de hochets. Même au-delà de vos espérances, il convient de faire son examen de conscience. Ainsi, des historiens nous apprennent que « Boileau parle d’un mauvais médecin qui, forcé de quitter une ville qu’il était en train de dépeupler, trouva par hasard sa vocation et devint un bon architecte ». Avant lui, les Romains disaient que le cordonnier ne regarde pas au-dessus de la chaussure. Mais cela n’exclut pas l’effort à faire pour grimper à propos sur l’échelle sociale et en association à celle de la connaissance.

Ce n’est pas parce que hier à vos campagnes électorales, l’assistance était ravie et marquait son admiration qu’aujourd’hui, vous puissiez vous exonérer de votre charge, de vos obligations, de votre responsabilité liée à celles de l’État veilleur et régulateur. Je n’en doute pas, mais il est difficile de voir l’artisan à l’œuvre. Pourquoi ?

Par ces temps de turbulences, je n’en doute pas, vous vous demandez comment faire face aux mondes de la finance (nécessaire par ailleurs, on ne peut pas revenir au troc), pourquoi, en conséquence, ne pas prendre votre bâton de berger tout en vous rapprochant du peuple ?
Vous êtes la majorité et votre opposition ne peut pas être quotidiennement avertie comme vous devez l’être. Son pouvoir reste d’ailleurs bien faible et trop souvent inaudible.

Quoi qu’il en soit, notre voix unanime passe par vos voies. N’est-ce pas encore là ce qui fait la valeur et la grandeur de notre République ?

Merci et dans l’attente.

Joseph Mondon
(Les Avirons)


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