« Cherche ce que tu peux faire pour ton pays... »

25 novembre 2003

L’aube se levait sur la Corse. À la barre d’un aviso de la Marine Nationale, j’étais en train de passer mon brevet d’officier de quart et je venais de réaliser la manœuvre pour entrer dans la baie d’Ajaccio. Mon quart terminé, je suis descendu au carré des officiers pour prendre mon petit déjeuner, et là, surprise... au lieu du brouhaha habituel, un silence impressionnant, tous les collègues étaient assis en rond autour du poste de radio... Kennedy venait d’être assassiné. Je me souviens encore de ce petit matin sur Ajaccio comme si c’était hier.
Au-delà du drame américain, avec le recul du temps, cet événement marque pour moi le début de la mondialisation. C’était cinq ans après la sortie des premiers quadri-réacteurs civils, et surtout cinq ans après les premiers postes radio à transistors, qui libérés des réseaux électriques, ont permis pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité l’accès intantané à l’information sur la totalité de la planète. L’événement stupéfiant, dans la mort de Kennedy, c’est - au-delà de l’assassinat d’un président - le fait que pour la première fois dans l’Histoire de l’être humain, en l’espace d’une demi-journée, à peu près la moitié de l’humanité a réagi à la nouvelle...
Kennedy, c’était "we shall go to the moon..." ("nous irons vers la lune"), un grand bond pour cette humanité, et nous avons tous rêvé avec ce programme Apollo qu’il a lancé... Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Avec une autre philosophie, des pilotes qui s’ils le voulaient pourraient retourner sur la lune y construire notre avenir solarien gaspillent leurs talents en lançant des bombes sur des gens qu’ils ne voient pas, tandis que des kamikazes motivés qui n’ont pas toujours d’avion à leur disposition répondent sur le même mode avec les moyens du bord. Les uns ne valent pas mieux que les autres, et il faudrait arrêter tout ça.
Bien sûr, c’est évident, il faut que ce soient ceux qui se sentent les plus forts qui arrêtent les premiers. Évidemment, mais pas facile ! Alors, on pourrait peut-être s’imprégner d’une autre citation de Kennedy : « Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, et cherche plutôt ce que tu peux faire pour ton pays... », en songeant qu’aujourd’hui, tous les cosmonautes le disent et le répètent, la Terre n’est qu’un seul pays...


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