Circulation impossible

19 octobre 2019, par Georges Benne

Voilà ce qui nous attend inévitablement dans cette île montagneuse de 75 kilomètres sur 75 kilomètres où l’espace manque déjà pour contenir plus d’un million de véhicules, dont certains, comble du comble, sont de plus en plus longs et de plus en plus volumineux.

Car, toutes les mesures prises jusqu’ici, comme celles de la magnifique route des Tamarins ou de la future route du littoral à l’architecture gigantesque qui surplombe l’océan, n’y suffiront pas. C’est que La Réunion est prise dans le piège de la société de consommation, fruit de la mondialisation commerciale qui déferle sur toute la planète. Et la loi du marché, plus forte que jamais, pousse inexorablement le Réunionnais à posséder sa propre voiture - signe le plus éclatant de sa réussite sociale - quitte à s’endetter outre mesure et à compromettre ainsi son avenir.

Devant cette situation qui semble les dépasser, que peuvent faire l’administration et les élus ? Rien, sinon attendre les bras ballants je ne sais quel miracle. Ils font tous penser à ces petits oiseaux de la fable qui refusent obstinément d’écouter l’avertissement que leur donne l’Hirondelle. Elle aura beau leur crier : « Voyez-vous cette main qui dans les airs chemine ? Un jour viendra qui n’est pas loin que ce qu’elle répand sera votre ruine ? »

Georges Benne

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  • Dans les années 80, lors des réunions organisées par Paul Verges pour préparer la campagne électorale, cet avertissement a été maintes fois répété. Paul Verges a d’abord parlé de cette possibilité d’engorgement de la circulation si rien n’est fait pour inverser la courbe d’importation de véhicule. Ensuite, il comparait l’investissement total pour l’achat de ces voitures avec les maigres dotations consacrées pour la construction de logements sociaux. A cet époque, pour satisfaire la demande des futurs locataires, il aurai fallu construire près de 10 000 logements par an....mais bourrique y connait son shomin. Pour les décideurs de l’époque le tout pour l’auto était le symbole de la réussite et surtout afin d’accentuer les profits d’une minorité de capitalistes locaux. Plus de trente ans plus tard, nous payons les erreurs de ces mêmes décideurs. Si la décision de supprimer le chemin de fer n’avait pas été actée dans les années 50, combien de logements auraient pu être livré avec près de 2 milliards d’euros, actuellement jetés à la mer pour une route littorale . Combien d’usager de la route aurai fait le choix d’acheter un vélo et d’alterner les déplacements en tram de façon à limiter la pollution et ne pas perdre du temps si ces mêmes erreurs n’avaient pas été répétés. La pa fini, la pa assez, y met enkor, bientôt à la Réunion nora d’avantage de l’auto ke dmoun.


Témoignages - 80e année


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