Clear stream

13 mai 2006

En français : courant clair. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’affaire n’est pas claire du tout. Et au fur et à mesure que les pièces du puzzle apparaissent, un peu comme sortiraient de la boîte des diables à ressort, elle devient de plus en plus trouble. Aussi la question que chacun se pose aujourd’hui est-elle désormais celle-ci : des trois pièces maîtresses de l’échiquier quelle est celle qui va tomber la première ? À moins que les trois tombent en même temps entraînant dans leur chute toutes les autres pièces. C’est-à-dire, dans l’ordre dit hiérarchique : le Président, son premier ministre, son ministre de l’intérieur, le gouvernement et sa majorité dans leur ensemble. Car malgré les dissonances qu’ils cherchent à dissimuler et qui traduisent de fait la peur du lendemain pour leur avenir politique, la solidarité entre eux a l’air de jouer à plein, du moins en apparence, pour tenter de sauver à n’importe quel prix un régime en perdition. En réalité, c’est tout le système mis en place sous le nom de Cinquième république, - et qui n’a rien à envier pour les affaires à la précédente, Quatrième du nom -, qui est mis publiquement en cause. Et à travers elles, l’exercice même du pouvoir entre les mains de clans plus occupés à régler leurs comptes et finalement coupés des citoyens, relégués au second plan. L’échéance 2007, si le gouvernement tient jusque-là, pourrait être l’occasion de donner enfin tout son sens au mot république, du latin respublica qui veut dire "le bien de tous", par un sursaut et un renouvellement de fond qui passe par la participation réelle de tous les citoyens à la vie publique et par le contrôle effectif et permanent de toutes les affaires de l’État.

Georges Benne


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Témoignages - 80e année


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