Combattre la précarité des jeunes c’est possible

26 septembre 2014

Nous ne pouvons qu’être alarmés du désespoir des jeunes qui sont devenus les exclus de notre société. Voilà des générations sacrifiées à l’autel de l’austérité prônée par la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne, le Fond Monétaire International, des institutions politiques et de certains syndicats en France sur fond de crise économique et de la soi-disant dette publique. L’avenir de nos jeunes est bien morose.

Les chiffres sont là : le taux record de l’Union Européenne du chômage des jeunes est détenu par la région Réunion où 6 jeunes sur 10 sont au chômage et où plus de 44 % de la population ont moins de 30 ans. En France, sur les 25 % de jeunes actifs de 15 à 24 ans sans emploi, 21 % d’entre eux vivent en-dessous du seuil de pauvreté contre 13 % de l’ensemble de la population. A La Réunion, les jeunes de moins de 30 ans ont un niveau de vie inférieur à l’ensemble de la population (moins de 735 euros par mois) et ceux de plus de 26 ans sont aussi touchés par le chômage. Aussi, l’emploi devient une urgence sociale à traiter dans les meilleurs délais par l’État, les collectivités et les entreprises. La révolte des jeunes est compréhensible. La plupart sont diplômés. D’autres, sans diplômes, veulent suivre des formations pour travailler. Ils en ont marre d’être au chômage. Et quand ils trouvent un travail, qu’est-ce qu’on leur propose ? Des emplois précaires d’une durée de un à 6 mois. Nous constatons que la pauvreté et les inégalités s’installent de plus en plus. Résultat : « la France est avec l’Espagne, un des pays d’Europe où ces deux paramètres ont le plus progressé depuis cinq ans. En freinant l’activité économique, la sévère politique d’austérité ne contribue guère à faciliter la vie des chômeurs et précaires. Ainsi, de 2008 à 2009 (d’après la revue Alternatives économiques de novembre 2013) 500 000 emplois ont été détruits dans le secteur marchand. Les intérimaires et les salariés en contrats à durée déterminée ont été les premiers sacrifiés.

L’aggravation de la crise de la zone euro a provoqué une nouvelle dégradation du marché du travail en France. C’est le secteur industriel qui a payé le plus lourd tribut avec la disparation de plus de 370 000 emplois en cinq ans. Le secteur du bâtiment a aussi subi des pertes (- de 100 000), l’emploi public a chuté » avec la suppression de milliers de poste depuis l’ère présidentielle précédente ». Bref, les plus touchés ce sont les jeunes qui n’ont plus de perspectives d’avenir.

Aujourd’hui, voilà ce qu’on leur propose (cette liste n’est pas exhaustive) : des emplois précaires, la mobilité vers d’autres pays pour trouver du travail, la flexibilité qui engendre du travail intérimaire et des CDD. Toutes ces mesures ne sont pas faites pour garantir aux jeunes ni un emploi ni un salaire stable ce qui va les freiner pour créer une famille et investir dans un bien immobilier. F. Hollande lors de sa visite a annoncé 40 000 contrats d’avenir pour la Réunion avec une participation de 90 % de l’État (au lieu de 75 %), les 10 % restant à la charge des collectivités. Mais combien de maires ont embauché ? Quand cesseront les politiques politiciennes qui font que les maires d’autres mouvances politiques boudent ces contrats ? Par ailleurs, en France, après le pacte de responsabilité qui a fait des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises (baisse de la TVA et des charges des cotisations sociales…), le représentant du MEDEF veut maintenant des salaires en-dessous du SMIC, alors que son salaire a augmenté de 30 % en un an ! De plus, avec les primes, les stock-options et les dividendes de la plupart de ces patrons il serait possible de créer des milliers d’emplois au SMIC tous les ans ! Ce qui relancerait la croissance. Cherchez l’erreur. Enfin, travail précaire, égal vie précaire et générations kleenex ! C’est normal que les jeunes se mobilisent car ils veulent vivre dignement. Je vous invite à visiter la page Facebook « jeunes du 974 debout » créée par des jeunes suite aux dernières manifestations. N’oublions pas que les jeunes sont l’avenir d’un pays. Alors, aidons-les à s’en sortir.

Gabrielle Marie


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