Complément au débat sur l’astrologie

11 août 2003

Comme je ne veux pas me perdre dans le dédale du "thème astral", je ne prendrai pas non plus, avec Patrice Lourissel, le chemin de la polémique. Pour trois raisons au moins :
- la première, afin de ne pas tomber dans des affirmations gratuites, du genre : « Je regrette vivement que Monsieur Benne n’ait pas pris le temps d’une recherche objective », alors que j’ai puisé une bonne partie de mon information auprès du professeur Henri Broch, docteur ès sciences, professeur de physique à l’université de Nice-Sophia Antipolis, responsable du laboratoire d’étude des phénomènes paranormaux et auprès de Jean Bricmont, président de l’Association française pour l’information scientifique (AFIS) et coauteur, avec Alan Sokal, d’"Impostures intellectuelles" aux éditions Odile Jacob [1] ;
- la deuxième, parce que l’essentiel a déjà été dit de part et d’autre et que, s’il est un point sur lequel nous sommes tous les deux parfaitement d’accord, c’est pour dénoncer les effets néfastes d’une certaine pratique de ce qu’on nomme communément la "voyance", quand elle place le consultant dans un état de dépendance qui lui fait perdre son libre arbitre ;
- la troisième raison enfin, pour garder toute sa tenue à ce "débat d’idées", selon l’expression même de Patrice Lourissel.
Toutefois, pour couper court à tout malentendu et pour ouvrir plus largement notre réflexion commune, je veux reprendre ici un bref passage du philosophe et poète Alain dont le texte, intitulé "Prédictions" dans l’édition de "La Pléiade", avait servi de point de départ à notre fructueux dialogue :
« (…) Je ne puis mépriser tout à fait l’antique idée qui veut faire dépendre la destinée de chaque homme de la situation astronomique qui a dominé ses premières heures. Il est aussi sot de rejeter que d’accepter ces anticipations, qui furent sans doute les premières pensées humaines ; il faut que toute erreur trouve sa place parmi les vérités. Il est assez clair qu’un enfant qui commence par s’étendre et s’étaler à la chaleur de l’été n’aura pas les mêmes dispositions ni les mêmes sentiments que l’enfant qui grandit d’abord sous le manteau de la cheminée. (...) Mais ces différences sont tressées avec tant d’autres dans la nature de chacun, que le préjugé astrologique doit rester à l’état métaphorique, et suspendu sur nos pensées comme ce ciel même, qui laisse tout à expliquer dans sa clarté impénétrable… » (Alain, "Propos" - 28 août 1921).


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