Comprenne qui pourra

3 avril 2006

J’ai regardé le président Chirac à la télé vendredi soir : avec ses lunettes et son visage tendu, il n’avait pas la mine des grands jours ; je l’ai écouté jusqu’au bout de sa déclaration : il m’a paru au fur et à mesure de moins en moins convaincant. Et à la fin, je me suis demandé ce qu’il avait bien voulu nous dire et surtout ce qu’il avait bien pu décider. Si j’avais à résumer son intervention en une phrase, je dirais : il annonce qu’il promulgue une loi tout en demandant de la modifier et de repousser son application. Je ne suis pas juriste, et c’est tout ce que j’ai compris. Ou plutôt, c’est tout ce que j’ai cru comprendre.
Car le deuxième discours qui a suivi, de son ministre Nicolas Sarkozy, n’a fait, selon moi, qu’embrouiller encore plus les cartes. À moins qu’à votre tour, vous puissiez m’aider à y voir plus clair. Mais, comprenne qui pourra ! Je partage volontiers la réaction du premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, quand il affirme que le président de la République "a fait compliqué là où il devait faire simple", comme je trouve fort drôle celle du président du groupe à l’Assemblée, Jean-Marc Ayrault qui parle d’une "construction abracadabrantesque", renvoyant le mot à son auteur comme un boomerang.

Georges Benne


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