Constitutionnalisation de l’IVG : le premier pas de l’Assemblée Nationale
1er février
Ce mardi 30 janvier, après un discours de politique générale prononcé par le Premier Ministre, parachevant son positionnement à droite, l’Assemblée Nationale a posé les premiers jalons de la constitutionnalisation de l’Interruption Volontaire de Grossesse.
Nous l’attendions depuis longtemps, les mouvements féministes et progressistes militent depuis des années maintenant pour que le droit à l’interruption volontaire de grossesse, le droit de choisir, soit inscrit dans la loi suprême de la République. C’est bientôt chose faite avec un premier vote solennel de l’Assemblée nationale qui l’a approuvé en grande majorité (493 voix contre 30).
Le texte suivant son chemin législatif doit maintenant arriver au Sénat où, avec mes collègues de la délégation aux droits des femmes, nous nous sommes positionnés pour son adoption contre l’avis du président du Sénat. Nous veillerons au grain pour faire pencher la Haute Chambre et mettre en échec la frange la plus conservatrice de nos collègues sénateurs.
Parce que le droit à l’IVG doit être un droit inaliénable à chaque femme de ce pays, chaque femme du continent, chaque femme du monde. La France doit montrer l’exemple. Par cet acte, montrer son opposition au mouvement de recul du droit à l’avortement partout où il se retrouve menacé.
Sénatrice de La Réunion, connaissant l’histoire des politiques coloniales pour le contrôle des femmes, j’ai à cœur de défendre la liberté de chacune d’entre nous à disposer de son corps. J’en appelle à la responsabilité de mes collègues sénatrices et sénateurs face à ce vote historique et dénonce, dès à présent, l’opposition marquée par Nathalie Bassire, députée de La Réunion, face à la constitutionnalisation de ce droit.
Nous sommes toutes et tous des agents de l’histoire, ti pa ti pa narivé.
À Paris comme à La Réunion, la lutte continue.
Evelyne Corbière Naminzo
Sénatrice de La Réunion