Contre le Dieu vengeur, bourreau de l’humanité

8 mars 2006

Il est aussi vieux que le monde, ce Dieu qui écrase ses créatures de toute sa transcendance et qui se manifeste par les catastrophes comme le tsunami, les épidémies comme la peste, ce "mal qui répand la terreur, mal que le Ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre", ou comme... le chikungunya.
Mon ami Ahmode me disait l’autre soir que dans le Coran, 13 sourates au moins commencent par le Bismillah : "Au nom de Dieu, le Clément le Miséricordieux". Et pourtant, cela n’empêche pas qu’il y a des Musulmans qui croient en un Dieu dominateur, toujours prêt à punir.
Il en est de même chez les catholiques de notre île. D’où la remarque suivante d’une journaliste du “Monde” dans un entretien avec Paul Vergès : "Les Réunionnais peinent parfois à croire que le mal vient du moustique".
Dans sa réponse, le président de la Région donne cette information : "Imaginez que Monseigneur Gilbert Aubry, l’évêque de La Réunion, a été obligé d’expliquer dimanche à ses fidèles, à La Plaine des Palmistes, que le chikungunya n’est pas un châtiment de Dieu !"

Voilà qui fait bondir le père Jean Cardonnel. Il voit ici la preuve de l’état de déformation primitive et archaïque de l’Heureuse nouvelle de Jésus-Christ :
"Ceci rejoint le constat, qui demeure le mien, devant la grossière caricature de l’Évangile offerte à un peuple enfermé dans une superstition radicalement aliénante... Oui, on enseigne encore sous couleur de vérité une catéchèse fondée sur un Dieu odieux à force de punir, par les maux, les malheurs les plus atroces, une humanité coupable par nature. Et l’expression de cette horreur culmine dans une conception héréditaire atavique, ancestrale du péché originel selon laquelle nous viendrions tous au monde portant le poids séculaire d’une faute qu’aucun d’entre nous n’a personnellement commise... Je rencontre toujours ce faux Dieu, en réalité l’idole monothéiste, que l’on voudrait nous faire prendre pour le Père - Notre Père - du Premier ressuscité universellement contagieux avant la mort, pendant la mort et donc après la mort".

Georges Benne


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