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Contribution au débat sur les retraites

vendredi 6 janvier 2023, par Joseph Luçay Maillot

Le travail c’est la santé, mais ne rien faire ce n’est pas toujours la conserver. Quel que soit son âge l’être humain a besoin de rester actif pour rester en bonne santé.

Dans les professions libérales, il y a des gens qui ne prennent jamais leur retraite ou qui la prennent tout en continuant d’exercer leurs activités professionnelles, et souvent les salariés qui prennent leur retraite restent actifs en travaillant partiellement.

Il faut bien entendu que chaque travailleur puisse s’arrêter de travailler après un certain âge et vivre décemment avec une pension de retraite dont le montant sera déterminé en fonction du temps de travail effectué dans sa vie et des salaires qu’il a perçus. Mais chacun devrait avoir la possibilité de décider de ce qui lui convient le mieux en fonction de son état de santé et de ses contraintes familiales.

On ne doit pas payer les gens à ne rien faire quand ils peuvent travailler, mais partager le travail, quitte à diminuer le temps de travail obligatoire pour tous (par exemple le fixer à 6 heures par jour sur 5 ou une semaine de 4 jours de 8h) et à compenser la baisse de rémunération produite par ce partage du temps de travail par une aide nationale à ceux dont la rémunération serait inférieure à un certain montant.

Ceux qui ne perçoivent pas une rémunération suffisante pour vivre décemment de leur travail percevraient de l’État une aide complémentaire au titre de la solidarité nationale. Mais il n’y aurait plus de chômeurs.

D’un autre côté, on ne doit pas obliger les gens à travailler lorsqu’ils disposent de revenus suffisants pour vivre sans être à la charge de la Nation. Ceux qui n’ont pas besoin de travailler pour gagner leur vie pourraient s’arrêter de travailler quand ils veulent sans être pénalisés, mais seulement être obligés d’apporter leur participation à la solidarité nationale en continuant de payer des cotisations sociales comme s’ils travaillaient au moins jusqu’à l’âge limite prévu pour la retraite obligatoire. Actuellement ceux qui gagnent des millions à la loterie peuvent s’arrêter de travailler mais ne participent pas à la solidarité nationale par une cotisation sociale aux caisses de retraite ou de sécurité sociale.

Si on doit organiser le temps de travail et le temps de retraite, parce que c’est nécessaire de fixer des règles, il faudrait d’une part fixer l’âge nécessaire pour commencer à travailler et le temps des études supérieures devrait être inclus pour une durée raisonnable comme période de travail pour le calcul des retraites, et d’autre part fixer l’âge obligatoire pour aller à la retraite en tenant compte des spécificités de chaque activité professionnelle.

Mais celui qui prend sa retraite et qui veut continuer de travailler, s’il est jugé apte par la médecine du travail, devrait pouvoir le faire sans travailler plus d’un mi-temps ou d’un tiers temps et en continuant de payer des cotisations sociales qui seront majorées par rapport aux taux habituels appliqués aux travailleurs qui ne sont pas à la retraite. Le temps de travail de ces retraités qui souhaitent conserver une activité pourrait être réparti différemment, soit quelques heures par jour, soit quelque jours par mois ou encore quelques mois par an selon le souhait de chacun.

On me dira que ce que je propose est trop compliqué à mettre en œuvre. Il faudrait peut-être le simuler ou procéder à des essais sur une partie du territoire pour le vérifier. Mais avec les moyens informatiques dont nous disposons actuellement, je pense que c’est tout à fait possible.
Bien entendu si cela est possible il faudrait également que tous les pays membres de l’Union européenne s’engagent à appliquer les mêmes règles. Ou qu’il y ait une réglementation européenne dans ce domaine de temps de travail et des retraites qui s’applique uniformément sur tout le territoire de l’Union européenne y compris dans les régions d’outre-mer comme la nôtre.

Joseph Luçay Maillot


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Messages

  • La réduction du temps de travail hebdomadaire obligatoire de 35h à 32 h ou 32h 30 au même tarif horaire permettrait de donner du travail à environ 3millons de personnes de plus et pratiquement de supprimer le chômage . Ces 3 millions de travailleurs supplémentaires qui paieront l’assurance chômage et des cotisations de retraites et de sécurité sociale devraient permettre aux caisses d’assurance chômage et aux caisses de retraite et de sécurité sociale de retrouver rapidement leur équilibre budgétaire . Et si on cumule cette mesure de réduction du temps de travail hebdomadaire avec la possibilité de continuer de travailler un mi temps ou un tiers temps après l’admission à la retraite mais avec une augmentation du taux des cotisations sociales de 20 ou 30% , il ne devrait plus être nécessaire de reculer dès maintenant l’âge de la retraite .

    Le réforme des retraites est sans doute nécessaire car il y a trop de régimes de retraite et trop de disparités entre les divers régimes de retraite. Il faut bien entendu reconnaitre les spécificités de chaque activité professionnelle mais en même temps mieux appliquer le principe d’égalité contenu dans notre devise nationale . Tous les citoyens doivent bénéficier de ce principe d’égalité devant la loi , mais chaque citoyen est différent des autres et il est nécessaire de prendre en compte cette différence . Il faut fixer une durée légale de travail pour tout le monde , mais celle ci doit être gérée avec souplesse en fonction des intérêts de la communauté nationale , mais également en fonction souhaits et des capacités de chacun .

    Le refus de travailler quand on peut travailler est condamnable , mais l’obligation de travailler au delà d’un certain âge peut aussi être abusive. Le travail doit être partagé , mais le temps de travail et la durée du travail ne doit pas être imposée sans négociation avec les principaux intéressés .

    La durée minimale et maximale du temps de travail obligatoire et de l’âge minimum et maximum pour prendre sa retraite devrait être décidée par les parlementaires avec une majorité spéciale, ou par le peuple par voie de référendum avec une participation électorale de plus de 60% des électeurs inscrits sur les listes électorales de la nation. En cas de référendum , Lorsque la participation électorale serait insuffisante , le président de la république pourra procéder à une deuxième consultation électorale , sans condition spéciale de participation au scrutin , ou soumettre la question au parlement qui décidera dans les conditions habituelles du vote des lois .

    Pour ce qui concerne les régions d’outre mer, les assemblée régionales pourront adapter la législation sur la durée du travail et la retraite en fonction de leur spécificités climatiques mais aussi socio économiques . Les fonctionnaires qui servent en outre mer ont une bonification d’ancienneté pour la retraite , Pourquoi ne pas accorder cette bonification d’ancienneté à tous les travailleurs des régions ultramarines .


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