
Coopération et compétition dans le vivant
29 octobre 2018, par

Revenant sur le principe de coopération au sein du vivant, défendu courageusement initialement par Lynn Margulis (USA, 1938-2011), devant ses pairs biologistes dubitatifs, Antonio Damasio, lui rendant hommage, rappelle que ce principe coopération <-> compétition existe à partir des bactéries. La bactérie fonctionnerait comme si elle « pensait » : « A défaut de pouvoir vaincre ma rivale, j’ai tout intérêt à me rallier à elle. » La bactérie établie, elle, fonctionnerait comme si elle « se disait » ; « Autant accepter cette intruse, pourvu qu’elle m’offre quelque chose en retour. »
Ce processus implique aucune réflexion, aucun savoir antérieurement acquis, aucune ruse, aucune fourberie, aucune gentillesse, aucun fair-play, aucune diplomatie. Le « problème » était résolu, et cela à l’aveugle depuis sa base du vivant jusqu’au « sommet » d’un ensemble que l’on pourrait symboliser avec des poupées russes, illustrant les niveaux d’organisation du vivant. Cette configuration, dit Damasio « avantageait les deux camps. L’option gagnante a toutefois été façonnée par les exigences de l’impératif homéostatique, ni magie, ni miracle » [1]. Ce fascinant processus de coopération n’est ni isolé, ni indépendant. Des bactéries, aux cellules en passant par les organes qui se sont répartis le travail des organismes vivants, des plantes aux animaux et aux humains des prouesses ont été sélectionnées dont la logique fut de vivre et de se reproduire.
Toujours Damasio : « Les précurseurs de nos sens se retrouvent au niveau le plus simple des bactéries qui sont capables de détecter la présence de leurs semblables via les sondes chimiques dont leurs membranes son équipées ; elles peuvent même différencier bactéries parentes et étrangères grâce à la structure moléculaire de ces sondes. C’est la un modeste précurseur de notre perception sensorielle », p. 333.
4 à 3 milliards d’années plus tard, toujours selon le principe de l’agrégation coopérante symbiotique avec nos 5 sens nous sommes équipés d’une capacité d’avoir conscience de ce qui est bon pour la vie et de ce qui lui est nocif dont nous avons certainement sous estimé la performance. Sauf que le bébé (qui n’est pas achevé à la naissance) ne peut ni fuir ni lutter en cas d’agression. Dans cette dernière configuration, il s’inhibe et c’est là que Damasio rencontre les travaux d’Henri Laborit. Nous verrons dans un prochain courrier que le neurologue, psychologue et philosophe Damasio donne également raison au psychanalyste Carl Gustav Jung sans le connaître, me semble-t-il. Ensuite nous oserons imaginer une éducation de l’enfant et une médecine Révolutionnaire(s). Des rendez-vous à ne pas rater.
CEVOI (Centre d’Etudes du Vivant de l’Océan Indien)
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Messages
29 octobre 2018, 10:14, par Apax
Dès que l’on a affaire au vivant, les idées régulatrices ("comme si") s’imposent et finissent par nous piéger malgré toutes les précautions d’usage prises notamment par un scientifique expert en la matière. Il faut se rendre à l’évidence, le vivant baigne dans un univers conceptuel qu’il faut distinguer du domaine des sensations. Les concepts, indépendants de la façon dont on les appréhende, n’en constitue pas moins un "savoir" dont nous nous servons et que nous sommes capables, nous les humains, de formaliser et de catégoriser pour précisément ordonner et classer le "cadre des phénomènes extérieurs" (cf. Cripur de Kant). Par les concepts, le vivant ne fait qu’un, corroborant l’évolution biologique de plus de trois milliards d’années. Bien évidemment, les bactéries n’ont pas conscience qu’en répondant à un stimulus, ils utilisent le concept de dualité comme ceux de cause, de temps et d’espace car en effet dans ce cas, deux situations sont distinguées dans le temps et dans l’espace et le stimulus en toute logique est la cause d’une réaction qui vient après lui. Qu’ils n"en aient pas conscience revient tout simplement à dire qu’ils empruntent un itinéraire "balisé" mais uniquement à vue ; balisé pour nous les humains pourvus de la conscience réflexive et donc capables d’intérioriser ce savoir et donc de le nommer. Quant aux sensations, elles font de chaque être, un être unique si ce n’est, encore une fois, qu’avec l’homme, miracle de l’évolution biologique, celles-ci peuvent être catégorisés et donc partagés universellement. Concepts (les sciences), Sensations (sentiments, émotions etc.) dont les concepts de sensation (l’Art, la littérature, la conversation, etc.), avers et revers d’une même figure ; objet/sujet se déployant dans l’univers "comme si" une finalité et partant, un savoir immense extérieur à l’homme ne demandait, avec une grande humilité de notre part, qu’à être enfin reconnu et accepté (le biomimétisme est déjà un grand pas dans ce sens)...