La Réunion, j’aime ton... non !

Pendant le trimestre 2003 où les Français sont descendus dans la rue pour refuser la politique antisociale et policière d’un gouvernement qui s’entête à s’attribuer (il est bien le seul) 80% de consensus - alors qu’il avait 25% à l’époque, et 2 sur 22 aujourd’hui -, La Réunion a été en tête des manifestations pour leur fréquence et leur ampleur.
Ils ont alors essayé de nous faire gober (comme un mauvais poisson de juin) l’épouvante d’un affreux terroriste baptisé “Mehdi” pour la circonstance - c’était mieux trouvé qu’”Alfred” -, pour nous faire crier : “Au secours, Papa Sarkozy !”
Pourquoi se gênerait-on, en haut lieu, puisque le drame du 11 septembre a ramené tant d’Américains sous la bannière faussement protectrice de leur Bush ? (à tel point qu’ils ont oublié que ce président avait truqué les résultats des urnes pour passer et qu’ils l’ont suivi dans son catastrophique projet de guerre en Irak)
Pourquoi se gêner puisque nos peurs leur rapportent des voix ? Mais l’épouvantail Mehdi était cousu de fil blanc et les Réunionnais, pas si bêtes, ont rétorqué : “Mehdi...? médisance”. Bravo La Réunion !
La métropole a mis un an à comprendre. Depuis le printemps dernier, il ne s’est pas passé une semaine sans grève, manif ou protestation : les syndicats de policiers eux-mêmes (qui l’aurait cru ?), les médecins, les infirmiers, les universités, les comédiens, les magistrats, les transports aériens, les compagnies de bus, les avocats, les enseignants, les pompiers...
Il ne s’est pas passé une semaine sans que les Français soient mis, sans consultation aucune, devant une mesure antisociale qui efface les progrès si durement gagnés par nos pères, mères et aïeux.

Récapitulons :
o Les retraites dépendant d’une bourse moribonde.
o La privatisation désastreuse des grandes affaires, patrimoine des Français qu’on leur vole (exemple : EDF)
o Les OGM, refusés par 80% des Français et déconseillés par l’Union européenne, vont bientôt déferler sur nous, autorisés par notre bon papa Chirac, si soucieux de nous éviter le cancer qu’il évapore 500 millions dans une campagne de soi-disant “prévention” qui est, médicalement, strictement inutile puisqu’il faudrait que chaque Français passe des radiographies de plus en plus fréquentes pour confirmer une tumeur... Ce qui coûterait bien trop pour que l’Etat le prenne en charge et qui serait d’ailleurs fort dangereux, les rayons à cette fréquence devenant cancérigènes.
o L’effet de serre (causé et accru par les grands lobbies de plus en plus boulimiques, à qui notre 1er sinistre Raffletou a promis le sang et la chair des Français (malgré les engagements signés lors des grands sommets pour la planète à Rio et Johannesburg), a provoqué la première (et ce n’est que la première) grande canicule de se siècle. “On ne pouvait prévoir”, osent soutenir nos guignols de “responsables”. “Tant pis pour les vieux, ils sont trop fragiles... et puis leurs retraites coûteraient trop cher”.
Ensuite, quand il s’agit de rétablir l’esclavage avec le RMA et un jour de travail non payé, d’un seul coup ils se rappellent qu’ils “aiment” les petits vieux et promettent de leur reverser le bénéfice de ce lundi, alors que nous savons bien dans quelles poches il va tomber : Claude François était-il prophète quand il nous a avertis : “le lundi au MEDEF c’est chaque fois pareil...” ?

Dans une prochaine lettre, si ce journal publie la présente, on ajoutera à cette hécatombe l’arrêt des remboursements médicaux, la médecine au rabais pour les moins riches, l’école à la Mac Do, l’ingérence de l’État dans les décisions judiciaires qui ne pourront plus être impartiales, le système policier façon “Big Brother” espionnant les citoyens, les encourageant à se dénoncer les uns les autres et rétablissant le délit d’opinion, le couple infernal chômage-délinquance, le pari suicidaire des projets nucléaires, l’indifférence de trop d’élus à la mort annoncée de l’espèce humaine si elle ne s’arrête pas dans cette aveugle course au profit.
Bravo donc La Réunion, qui a le bon sens de dire “non” à toutes ces réformes soi-disant “modernes” et donc (!!!) “indispensables”.
À propos, gens de la télé, vous n’avez pas honte de nous distiller chaque jour goutte à goutte ces mots mensongers ?

Dernière question : Mme Girardin, puisque vous étiez repartie de notre île en rouspétant ouvertement que vous en aviez "marre" (quelle classe !) de ce département si difficile à rouler dans la raffarine, que revenez-vous chercher ici ?
Les agriculteurs pourraient bien pour une fois vendre toutes leurs plus vilaines tomates et le contribuable n’a aucune envie de vous payer le voyage !
Avec le soutien de la métropole, continuons la résistance aux politiciens vendus à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) qui veut tout transformer en marchandises, nous y compris. Nous disons “non” !

Correspondant

Joyeuses Pâques !
Tout peut être sauvé !

Joyeuses Pâques ! Joyeuses fêtes de la Résurrection du Christ : "Christ est ressuscité, Alléluia" ! Nouvelle incroyable à la première annonce mais c’est l’unique "Bonne Nouvelle" qui mettra en route toutes les communautés chrétiennes du monde à la suite de la toute première communauté avec les disciples.
Depuis 2000 ans, ces paroles étonnantes "Il est ressuscité" se sont répandues comme une traînée de poudre capable de faire exploser toutes les prisons des tombeaux pour que la lumière de la vie de Dieu en nous triomphe du péché, du mal et de la mort.
Ressuscité ! Cela veut dire que cet homme Jésus avait été vraiment crucifié, vidé de son sang, mort réellement et que lui-même, par la seule puissance de l’Esprit Saint, était sorti de son linceul, s’arrachant au tombeau et entraînant à sa suite tous ceux qui allaient croire en lui : "Je suis la lumière du monde, qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais aura la lumière de la vie" (Jean 8, 12).
La résurrection du Christ, ce n’est pas seulement il y a 2.000 ans pour lui tout seul. C’est aussi pour nous aujourd’hui ! Quand il est mis au tombeau, ce sont tous les êtres humains qui ont vécu avant lui qui sont arrachés aux ténèbres de la mort pour vivre de sa Lumière. Autrement.
Quand il est ressuscité, il ressuscite déjà tous ceux qui viendront après lui et nous avec... avec les autres et avec Lui. Jésus ne nous ressuscite pas seulement demain lorsque le passage à travers la mort sera accompli. Aujourd’hui même, il nous entraîne déjà dans sa résurrection : "Celui qui croit en moi vivra, fut-il mort" (Jean 1, 25). "Jésus, le Vivant" par excellence nous fait vivre avec Lui maintenant. Telle est la foi des chrétiens.
Joyeuses Pâques : "Celui qui croit... vivra". Joyeuses Pâques par conséquent, avec une foi renouvelée en Jésus Christ. Confiance. Confiance, nous dit Jésus : "Gardez confiance, j’ai vaincu le monde" !
Et l’Esprit Saint en nous nous redit d’une manière nouvelle son message d’amour pour tous les hommes de notre temps : Je veux vous aider à vaincre vos difficultés au cœur même du monde, avec ce qui vous fait souffrir dans votre corps, dans vos relations, dans vos manières de vivre. Mettez en pratique mes commandements. Laissez de côté le mal. Choisissez la vie et vous vivrez : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés" !
Saintes et lumineuses fêtes de Pâques ! Avec Jésus ressuscité qui fait son œuvre en nous, il n’y a pas de situations désespérées. Rien n’est jamais perdu pour Dieu notre Père. Il ne rejette jamais personne. Pour lui, il n’y a pas d’exclus. Dans la pire des situations, il vient vers nous. À chacun de nous, par son fils Jésus, il peut dire : N’aie pas peur. Je suis avec toi jusqu’au bout. Jusqu’au bout de ta vie je suis avec toi. Donne-moi ta vie. Fais confiance. Assume et je te transfigure toi et l’Humanité, jusqu’à la fin des temps. Plus tard tu comprendras. Prends courage toi et tous les tiens. Je suis vivant en toi et tu vivras par moi. Vous vivrez par moi !
En vous partageant ma méditation de Pâques, je vous souhaite à tous, oui, de saintes et lumineuses fêtes de Pâques à vous aussi et à tous ceux qui vous sont chers.

Mgr Gilbert Aubry

Teck, teck, teck

Il est tout à fait juste et légitime de s’indigner du massacre de tamarins tri-centenaires dans une forêt primaire privée des Hauts de l’île. Il s’agit là d’une atteinte irréversible à notre patrimoine naturel, car on ne peut pas redevenir "primaire" après avoir été saccagé. Cet état originel n’est plus et ne sera plus jamais.
Pourtant, pendant que l’on s’indigne de cette amputation de notre patrimoine à nous, Réunionnais, on affiche, sur les placards de nos cités de la publicité pour des meubles en teck, bois provenant quasiment toujours de forêts primaires de l’Asie tropicale, réservoir de biodiversité extraordinaire, habitat d’espèces en voie de disparition aussi emblématiques que le tigre et l’orang-outang !
Les limites de notre préoccupation écologique s’arrêteraient-elles au pourtour de notre île ?
Sachons "acheter" durable. Exigeons du bois de culture et non du bois de déforestation, c’est à dire que l’on replante sur les coupes et non qu’on élimine chaque jour davantage la forêt primaire. C’est possible, ça existe.
Certains importateurs vérifient la provenance de leur bois et garantissent qu’il s’agit de bois de culture. Demandons cette garantie à nos marchands de meubles avant d’acheter. C’est par ce genre de démarche anodine qu’on fait progresser la planète vers un développement plus écologique et plus humain.

Jean-Pierre Espéret,
Les Verts-Réunion

Santé à deux vitesses

La limitation de l’accès à la C.M.U. a des conséquences qu’on ne mesure pas encore dans toute son ampleur et qui montrent bien à quel point on s’oriente de plus en plus vers un système de santé à deux vitesses : l’un pour les plus aisés, l’autre pour les plus fragiles.
En voici un exemple. Récemment, une orthophoniste me disait avoir une clientèle constituée en grande partie d’enfants. Son métier l’amène à corriger des difficultés du langage et à redresser des troubles dans l’écriture, la lecture ou d’autres moyens d’expression. Elle aide directement dans le domaine de l’expression et de la communication.
Or elle déplore que depuis quelque temps, les familles dont les ressources sont limitées - et qui doivent donc verser l’avance pour le paiement des soins - ne peuvent plus faire cette dépense. Ces enfants sont alors directement exposés au bâillonnement et au silence. Grave !

S. B.,
Le Port