Courrier des lecteurs du 5 avril 2004

5 avril 2004


L’éthique du MEDEF

Il y a, c’est évident, des différences de conception, de comportement et d’éthique entre le fonctionnement des organisations syndicales de salariés et celui du MEDEF.
Francis Mer a dirigé un grand groupe industriel. Confronté à de grosses difficultés, il a ensuite mené la délégation patronale dans les négociations sur la formation continue avant d’accepter la responsabilité du ministère des Finances.
Nous entendons aujourd’hui Ernest-Antoine Seillière expliquer que Jean-Pierre Raffarin a renvoyé des joueurs au vestiaire et nommé un Zidane aux Finances dont on attend qu’il mette beaucoup de points pour la croissance, avec son jus, avec son astuce, avec son dynamisme.
Un tel désaveu d’un dirigeant patronal, dont l’action depuis deux ans à Bercy n’a jamais été hostile aux entreprises, est attristant.
La CFE-CGC, pour sa part, bien qu’elle n’ait pas approuvé toutes les décisions de Francis Mer, ne peut que regretter qu’un éminent représentant de la société civile soit exclu du gouvernement.
Elle constate une nouvelle fois le double langage du MEDEF qui, d’une part défend la primauté du contrat sur la loi et de la société civile sur les services de l’État, et en même temps se félicite du départ d’un grand chef d’entreprise du gouvernement.

La CFE-CGC
(Confédération française de l’Encadrement -
Confédération générale des cadres)


Mensonge par omission

J’avoue n’avoir pas tout dit à propos de l’AFPAR dans le courrier à la presse le 25 mars dernier. Cela s’appelle un mensonge par omission et de plus, fait sciemment pour deux raisons essentielles.
La première, c’est qu’il ne fallait surtout pas entrer dans la polémique qui avait surgi entre les candidats durant la campagne. La deuxième c’est que rien, dans tout ce qui a été dit - et que j’ai entendu -, ne correspondait à la réalité, attestant d’un certain déficit d’information sur l’AFPAR.
Il ne fallait donc pas mettre de l’huile sur le feu, au risque de voir les protagonistes "en remettre une couche", et probablement dire des choses dont ils auraient été par la suite prisonniers. Ce qui ne pouvait qu’aller à l’encontre des intérêts de l’AFPAR.
Mais, maintenant que tout s’est calmé et que l’on aborde une nouvelle mandature, ce qui n’était pas possible hier le devient aujourd’hui.
D’abord, il est évident que l’AFPAR ne va pas bien. Et même qu’elle va mal. Sinon, pourquoi aurait-elle défrayé la chronique durant ces deux à trois dernières années ? Pourquoi certains membres du bureau, dont le président pourtant désigné grâce au soutien des cinq conseillers régionaux siégeant à l’AFPAR - contre le représentant de la CGTR, soit dit en passant -, auraient-ils démissionné ? Pourquoi ces lettres de lecteurs, le plus souvent anonymes ? Entre autre.

C
ela dit, malgré cette situation et ses propres imperfections, malgré aussi certaines entraves, voire de mauvaises décisions prises, l’AFPAR a tout de même formé l’espace de ces six dernières années un peu plus de 25.000 stagiaires, dont 38% ont été placés, ce qui n’est pas mal quoi qu’on dise. D’autant que l’AFPAR, malgré ce que certains peuvent dire ou croire, n’est pas un organisme de placement ; ce qui est davantage le rôle de l’ANPE (à qui il faudrait peut-être demander son "taux de placement").
Ensuite, il faut le reconnaître sans détours, l’AFPAR a toujours représenté, dès sa création, un enjeu politique. Pas forcément de formation, malheureusement.
C’est simple, l’AFPAR était présidée d’abord par le préfet ou son représentant, puis par le président du Conseil régional ou son représentant, un conseiller régional désigné par lui. Dans les deux cas, le rôle du Conseil d’administration composé de "socio-professionnels" s’en trouvait considérablement limité pour ne pas dire plus. À ce point d’ailleurs que la CGTR a refusé pendant de nombreuse années d’y siéger.
Ce n’est qu’en 1994, à la faveur de l’élection d’une nouvelle équipe au Conseil régional et du retour de la CGTR au Conseil d’administration, que les administrateurs, à l’unanimité, ont modifié les statuts confiant ainsi et par alternance, la présidence aux socio-professionnels. Il faut savoir gré à l’actuel président du Conseil régional d’avoir appuyé cette initiative qui provoqua l’ire de la présidente de l’époque, laquelle s’y résolut.

Mais présider ne voulait pas pour autant dire pouvoir administrer en toute autonomie et responsabilité. C’est sous l’autorité de la Commission emploi-formation du Conseil régional de l’époque - il faut lui en savoir gré - que fut mis en route un certain nombre de dispositions : d’abord le PRDF [Plan régional de développement des formations - NDLR], puis, en discussion avec l’AFPAR, le contrat de progrès et l’accord cadre.
L’ennui, c’est que dans les derniers mois de la mandature, et en accord notamment avec le patronat, quelques dispositions ont été introduites, renforçant de manière significative le rôle du Conseil régional au sein de l’AFPAR, et donnant des pouvoirs exorbitants à la représentante du Conseil régional, à qui était reconnu le pouvoir de remettre en cause toute délibération des organes délibérant de l’AFPAR qu’elle aurait pu, de son propre chef, sans en référer à la Commission permanente et sans autre forme de procédure, juger non conforme. Ce sont ces dispositions là, créant une sorte de conflit permanent de compétence - voire une situation objective de gestion de fait de la part du Conseil régional - qui ont abouti aux tensions puis aux ralé-poussé que l’on a connus, qui ont défrayé la chronique et surtout paralysé pratiquement l’AFPAR. Ce qui n’a pas manqué de provoquer une certaine démotivation, voire démobilisation de l’ensemble du personnel de l’AFPAR.

Il faut savoir gré à l’actuel président du Conseil régional d’avoir, dans un communiqué, rendu public le 5 décembre dernier de s’être dégagé de cette situation, réaffirmant le rôle des socio-professionnels et par conséquent l’autonomie de gestion nécessaire au bon fonctionnement de l’AFPAR, puis d’avoir confirmé publiquement cette position lors de la campagne électorale. De même qu’il faut savoir gré à ses adversaires de n’avoir pas contesté le bien fondé de ce principe.
Il s’agit maintenant de concrétiser le principe énoncé, et surtout de le "mettre en musique". Étant précisé tout de même que depuis maintenant trois mois que le nouveau bureau de l’AFPAR a été désigné, ce dernier se trouve pratiquement paralysé du fait, d’une part de ces dispositions dépassées, et d’autre part d’une absence de positionnement officiel du Conseil régional (ce qui, avec les échéances électorales, peut se comprendre). Il y a d’autant plus urgence à le faire qu’il conviendra rapidement de procéder à l’embauche d’un nouveau directeur général, qui relève certes de la compétence du président "sur proposition du bureau", mais... "après avis conforme du Président du Conseil régional" ! (article 13 des statuts).
Chacun me pardonnera, je l’espère, l’omission dont je me suis rendu coupable durant la campagne électorale : il n’y avait vraiment pas lieu de profiter de l’occasion pour mettre de l’huile sur le feu. Ni hier, ni aujourd’hui d’ailleurs. Car il y va des intérêts de l’institution comme de la formation professionnelle qui représente un véritable enjeu politique, dans le bon sens du terme...

Georges-Marie Lépinay,
par ailleurs, vice-président de l’AFPAR


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