Courrier des lecteurs du 7 avril 2004

7 avril 2004


Associations très courtisées, au risque d’une inféodation

Dans l’édition de “Témoignages” du samedi 3 avril 2004, Monsieur Lemagnen se félicite, à juste titre, de voir apparaître dans le gouvernement Raffarin III un ministre "de la Jeunesse des sports et de la vie associative", tout en y apportant son étonnement et son propre questionnement.
Curieuse pirouette gouvernementale, quand on sait que l’article 39 de la loi N° 2003 1311 du 30 décembre 2003 portant loi de finances, pour 2004, a clos le compte d’affectation spéciale N° 902 20 intitulé "Fonds national pour le développement de la vie associative" (FNDVA).
Ainsi les crédits (8,2 millions d’euros) pour ce développement se trouvent inscrits directement au budget du dit Ministère, effaçant un dispositif indépendant et partenarial. Qui va donc décider, trier, et selon quels critères, "l’ivraie et le bon grain" ?
(Pour information, les associations qui souhaitent former leur adhérents peuvent obtenir 23 euros par jour et par stagiaire ; dossiers à constituer avant le 15 mai avec l’aide de Jeunesse et Sports 0262 94 71 94).
On peut légitimement se demander si l’affaiblissement et l’encadrement des organisations intermédiaires ne sont pas fondamentalement inscrits dans la représentation de base de la pensée politique française.
Une certaine méfiance pour l’action collective citoyenne explique, en partie, pourquoi en France l’institutionnalisation des syndicats, des associations et même des partis (certains constitutionnalistes affirment que c’est seulement avec la Constitution de 1958 qu’à ceux-ci fût reconnu un rôle légitime dans la vie politique) fut si laborieuse et tardive.
Heureusement, le Président de notre Région Réunion a rappelé avec force et vigueur le principe de la démocratie participative inscrit dans l’Agenda 21.
Nous devons redoubler de vigilance et résister à toute forme d’instrumentalisation de la vie associative tant au niveau national qu’à tous les niveaux locaux (le "baro rouvèr" d’Ankraké est significatif à cet égard).
Pour ce faire, un vaste plan de formation autour du "projet associatif" devrait être bâti (compétence régionale). Nos nombreuses associations "font" beaucoup pour le développement local. Elles feront encore mieux si elles redonnent du sens à leur action et retrouvent leur place irremplaçable de "corps intermédiaires" : espace indépendant d’échange, de conscientisation, de solidarité, conjuguant les individus au singulier et au pluriel, et non à l’impératif : celui de l’Etat ou des pouvoirs locaux.
Le critiquable Alexis de Tocqueville a eu le don d’anticipation avant 1848 et son discours pourrait être presque repris, mot pour mot, dans le nouveau contexte politique qui est le nôtre :
"La tâche est de remettre la Société en mouvement, plutôt que de céder à l’obsession de la tranquillité, or le mouvement requiert la liberté d’association".
Si cet objectif n’est pas atteint, "ne devons-nous aboutir simplement qu’à cette anarchie intermittente, chronique et irrécusable, maladie connue des vieux peuples"  ?
Les discours du Président Paul Vergès et de la Présidente Nassimah Dindar vont en ce sens.

Marc Vandewynckele


Les syndicats CFDT ET CFTC du bâtiment et travaux publics face aux discussions paritaires

Lors de la réunion paritaire du 18 mars 2004, alors que toute les conditions semblaient être réunies pour une signature de la convention collective, la FR- BTP a fait volte face en annonçant une remise en cause d’un article important qui traite du lieu d’embauche, et qui conditionne les indemnités de trajet, transport, et autre prime de panier des salariés sous contrat de chantier notamment.
Avant que cet article soit acté, plusieurs concessions ont été faites par la partie salariale, afin de trouver un compromis acceptable pour tous. Notamment le calcul de la valeur du prix de ces différentes indemnités qui doivent couvrir la totalité des salariés de la Branche, surtout les titulaires des contrats de chantier. Lesquels ne perçoivent strictement rien, alors qu’ils sont baladés sur les chantiers dans toute l’île.
Aussi la CFDT et la CFTC n’acceptent pas le diktat de la FR-BTP, qui consiste à remettre en cause des articles déjà actés. Ce qui permettrait aux grosses entreprises de faire perdurer le système actuel, et à maintenir les travailleurs du Bâtiment dans une situation précaire et discriminatoire absolument insupportable.
Il est rappelé enfin que la CFDT/BTP avait contribué dès février 2002 par la production d’un document, auquel avait adhéré la CFTC.

La CFDT et la CFTC du BTP


Persistance du retard de paiement de l’aide au transport de la canne !!!

Dans un communiqué de presse daté du 18 mars, nous indiquions avoir alerté les Ministères de l’Agriculture et de l’Outre-Mer ainsi que l’ODEADOM des dangers de retard du paiement de l’aide au transport de la canne depuis que celui-ci s’effectue par l’ODEADOM (Office de développement de l’économie agricole des départements d’outre-mer) et non plus par la Direction de l’Agriculture.
Nous déplorons la réponse reçue par l’Office (voir copie jointe) qui, d’une part, n’a pas tenu compte de notre demande de versement avant le 31 mars, mais d’autre part, qui laisse surtout entendre une prolongation des délais d’attente possibles jusqu’en mai (malgré la promesse d’essayer de régler la situation en avril, reconduction à l’identique de la promesse faites pour mars et non tenue).
Ce pourrissement de la situation est inacceptable et très mal vécu par les planteurs pour qui cette aide constituerait une véritable bouffée d’oxygène pour financer leurs travaux de préparation de la prochaine campagne.
Ce retard de versement va les obliger à contracter des prêts relais et cette situation constituera déjà un handicap pour la prochaine campagne.

Jeunes Agriculteurs de La Réunion


Sup-recherche : urgent de négocier !

Les universités occupent une place centrale dans le système français de recherche scientifique. Elles mènent une part importante des travaux de recherche et elles forment, avec plus de 5000 nouveaux docteurs chaque année, des personnes motivées et compétentes qui contribueront notamment au maintien de la qualité de la recherche et de l’éducation dans notre pays.
Or le budget 2004 ne comporte aucun nouveau poste d’enseignant-chercheur ou de chercheur.
Le SGEN-CFDT est convaincu que des moyens supplémentaires pour l’emploi des jeunes docteurs et pour le dynamisme de notre appareil de recherche et d’enseignement supérieur sont immédiatement nécessaires. Parallèlement il importe aussi d’engager une réforme de notre système de recherche.
Prenant acte des déclarations du Président de la République le 1er avril, le SGEN-CFDT réclame au nouveau gouvernement une négociation et des actes rapides :
1) la transformation immédiate des 550 CDD d’ingénieurs, techniciens et chercheurs des établissements de recherche en postes de titulaires ;
2) le recrutement dans les universités, dès cette année, de 1.000 maîtres de conférences et de 1.000 IATOS supplémentaires ;
3) la restitution immédiate des crédits de recherche du budget 2002 qui avaient été gelés ;
4) pour la recherche universitaire : outre les recrutements déjà mentionnés, une augmentation de 10% des crédits et une nouvelle étape de revalorisation des allocations de recherche pour les jeunes doctorants ;
5) le rétablissement d’un plan pluriannuel de recrutement de chercheurs, d’enseignants-chercheurs, d’ingénieurs et techniciens.
Le SGEN-CFDT appelle tous les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche à prendre part activement aux états généraux de la recherche qui sont en train de se mettre en place. Ceux-ci doivent d’abord se dérouler au niveau local et régional. Le débat national ne saurait être prédéterminé par qui que ce soit. Il doit être ouvert aux représentants de la société civile. Ses conditions d’organisation doivent être améliorées.
À tous les niveaux, les états généraux doivent associer toutes les composantes du monde scientifique et prendre en compte les attentes de la société en matière de recherche et d’enseignement supérieur.

Le SGEN-CFDT


Du renfort pour l’Alliance

Petite devinette.
Quel homme politique réunionnais, réagissant à la formation du nouveau gouvernement, a dit : "Il faut arrêter de donner des exonérations de charge aux entreprises de BTP qui ne créent pas d’emploi, mais aider l’économie solidaire. Il faut mettre un frein à la défiscalisation pour augmenter le plafond de la CMU" ?
Michel Vergoz ? Paul Vergès ?
Vous n’y êtes pas : c’est Jean-Paul Virapoullé (“Quotidien” du 1er avril page 8). Il aurait donc changé de politique, et il dit pourquoi : "Je suis aux ordres du peuple qui m’a dit qu’il souffrait".
D’ici à ce qu’il adhère à l’Alliance...

D. L.,
Saint-Denis


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