Courriers des lecteurs parus le 19 mars 2003

19 mars 2004


Aux naufragés du "Samson”

Le tragique événement du 11 mars 2004, qui a provoqué d’une façon atroce la mort de 200 personnes en Espagne, a plongé le monde entier dans un désarroi total, une grande peur, et réveille à nouveau la conscience internationale face aux questionnements sur le terrorisme. L’Europe a su très rapidement apporter son aide et son soutien à toute la population espagnole.

Au même moment dans notre région de l’océan Indien, au Nord-Est de Madagascar, le cyclone Gafilo dévastait à 95% toute une série de villages implantés autour d’Antalaha avec environ 50 morts et 12.000 sinistrés sans plus aucun abri.

Là aussi, et très vite, La Réunion a réagi à travers tout un déploiement d’aides : l’armée, la Croix-rouge française, diverses ONG et dons, ce pour sauver nos voisins Malgaches.

Ce même cyclone au même moment a provoqué au large de Madagascar le naufrage du ferry "Samson" entraînant lui aussi la mort de plus d’une centaine de personnes. Les familles des victimes se sentent délaissées par les autorités de leur pays au point de n’avoir eu aucun soutien mais aussi aucune information exacte sur les disparus de ce naufrage. Elles attendent désespérément de l’aide pour se rendre à Majunga afin d’identifier les leurs, ce qui leur permettra d’entamer un travail de deuil.

N’oublions pas que ce drame a touché de nombreuses familles comoriennes dont les pères, les oncles, les frères s’exilaient sur la grande île comme toutes les autres générations d’avant, dans un seul but, travailler ailleurs pour mieux subvenir aux siens restés aux Comores. N’oublions pas aussi que ce pays est le 3ème le plus pauvre au monde.

L’élan de générosité des Réunionnais envers le malheur des Malgaches ne saurait faire oublier nos frères et sœurs comoriens qui eux aussi sont concernés malheureusement par cette terrible catastrophe. Ils sont eux aussi des sinistrés de ce cyclone, il y a eu des centaines de morts. (...)
La coopération régionale se doit de réagir équitablement dans ce drame qui a touché deux pays de la zone et non un seul.

Peut-être que celle-ci et différents pays de la zone pourraient également réfléchir sur la prise en charge d’un nouveau ferry, seul moyen de transport régulier permettant des échanges (économiques) entre ces deux pays.
Nous appelons à la solidarité internationale et réunionnaise ; ces dons seront remis aux familles des victimes.

Vous pouvez envoyer vos dons (numéraires ou chèques) à l’association "La Koz" sise au 56, rue Félix Guyon Appt. N°5 Résidence Verlaine 97 400 Saint-Denis. tél. : 0692 06 89 52

Pour l’Association "La Koz", Monique Couderc


Pour développer la lecture

Monsieur Rabou, je vous prie de m’excuser si je viens vous importuner mais en lisant vos articles, notamment ceux qui sont en première page du “Quotidien”, j’ai l’impression que vous prenez la première idée qui vous passe par la tête pour la transformer en une proposition. Aujourd’hui, constatant qu’à La Réunion les gens lisent peu, vous demandez que l’on défiscalise le prix des livres.

La première cause d’une telle faiblesse vient sans doute du nombre élevé d’illettrés dans l’île. Même si vous baissez le prix du livre, ces derniers ne pourront pas plus lire qu’auparavant.

Deuxième raison : la situation sociale. Quand il y a un nombre aussi élevé de chômeurs, d’érémistes et autres personnes en difficulté, il ne faut pas s’attendre à ce que tout ce monde, malheureusement, lise.

J’ai lu quelque part, mais je ne me souviens pas quand, une enquête qui montrait que les bibliothèques de La Réunion étaient parmi les mieux fréquentées de la République. Cela mérite en tout cas d’être vérifié. Toujours est-il que le développement de ce genre d’établissements peut aider au développement de la lecture.

Quant au problème du prix du livre, je vous rappelle que la loi d’orientation pour l’outre-mer avait proposé une mesure pour en baisser le coût et mettre le livre et les journaux pratiquement au même coût qu’en métropole. Tous les libraires de La Réunion se sont mobilisés pour refuser cette disposition.

Vous savez que l’on peut aussi désormais acheter par Internet. Le choix est beaucoup plus grand. Il faut dire que malgré leur dynamisme, les librairies de l’île n’offrent pas la même gamme de produits qu’en métropole. Enfin, acheter par Internet revient souvent moins cher.

Bien sûr, il faut avoir chez soi un ordinateur. Ensuite, il ne faut pas se faire surprendre par la douane, qui peut vous faire payer des taxes supplémentaires. Tout ceci pour vous dire que vous feriez mieux de vérifier vos informations avant de lancer la première idée qui vous passe par la tête. En tout cas, améliorer le niveau de la lecture à La Réunion passe par toute une série de mesures et ne peut se contenter d’une disposition symbolique et, à la limite, ridicule.

Votre dévouée, Joséphine Alendroit


Les 652 bureaux de vote sont-ils accessibles aux personnes handicapées ?

Les années 1975, 2003... Des années qui auraient dû faciliter la vie des personnes handicapées.
C’est une certaine mentalité, c’est un certain nombre de situations qui créent l’exclusion.
Si tout était normalisé, adapté, on ne parlerait plus de personnes handicapées, de landeaux, de femmes enceintes, si, par exemple, les trottoirs étaient bien faits.
On ne parlerait pas de parité si la femme avait naturellement accès aux responsabilités politiques.
La personne handicapée n’est pas nécessairement un malade. Procuration,
vote par correspondance ne s’adressent qu’à des situations extrêmes.
Des personnes handicapées apparaissent sur des listes, mais pendant ce temps les 652 bureaux de vote sont-ils tous accessibles ?
La question est posée et sera vérifiée ce dimanche 21 mars.
Handisport, le GIHP, le Collectif AVEC, RE.AU.VI.... et un certain nombre de bonnes volontés s’associent pour faire l’état des lieux et demander aux politiques de rendre accessibles tous les lieux publics.
Il serait doublement scandaleux que certains lieux, n’étant pas accessibles au vote, le soient encore moins pour les enfants handicapés car la plupart des bureaux de vote sont dans des écoles.
N’oublions pas qu’aucun bulletin n’est transcrit en braille...
RAdio Arc en Ciel met 3 heures d’émissions en direct pour faire le tour des différents sites.

Personnes handicapées et personnes solidaires peuvent
appeler au 0262 41 66 16 entre 15 heures et 17 heures 30.
Un lieu est considéré comme inaccessible
- quand il y a marche
- quand il y a un isoloir trop petit,
- quand il y a une urne trop élevée.
La personne doit être totalement autonome.
L’indifférence n’a que trop existé, la prise de conscience est certes positive, la solidarité a pour nom action.

Merci de votre collaboration.

Contact : Jean-Yves Carré Tél. : 0692 82 67 10


Et que fait-on de la culture !

Mesdames et Messieurs les candidats aux élections régionales, vous qui allez déterminer les orientations du développement de notre Région Réunion, nous voulons vous alerter :
- sur l’extrême fragilité du secteur culturel, aujourd’hui en pleine crise de croissance, alors que les créations artistiques sont aujourd’hui reconnues au plan national et international ;
- sur la situation d’un milieu professionnel désirant davantage de progression et en attente de reconnaissance ;
- sur la situation du spectacle vivant (théâtre, danse et musique) qui souffre cruellement d’un manque de moyens pour assurer l’ensemble des missions que vous lui avez assignées (création, diffusion, développement culturel, formation des publics...)
- sur la situation des arts plastiques, secteur sinistré par manque de structuration professionnelle (manque de lieux d’exposition, d’ateliers d’artistes...).

Nous voulons :
- que les institutions culturelles que vous avez créées puissent fonctionner dans des conditions normales et accéder à un développement légitime ;
- que notre secteur soit considéré comme un réel moteur du développement local ;
- que des politiques culturelles définies et appliquées prenant en compte les besoins des professionnels et des publics ;
- la présence de volet culturel dans les documents d’orientation sur le développement de l’île dans les années à venir (LOOM, loi programme) ;
- l’instauration de débats sur l’avenir de ce secteur dans l’actuel processus de décentralisation.

Il en va de la création artistique comme de l’accès de tous les publics à la culture. Nous voulons vous dire :
- que depuis deux ans, une réflexion est portée par des acteurs culturels (toutes disciplines confondues), débouchant sur des propositions concrètes avec comme objectif l’amélioration et la structuration du secteur ;
- que nous nous positionnons comme une réelle force de propositions, exprimant les besoins et les attentes du milieu culturel.
Mesdames et messieurs les futurs élus, nous vous demandons d’informer publiquement la population dont vous sollicitez les suffrages, sur le programme d’actions que vous souhaitez mettre en œuvre dans le cadre du développement culturel de notre région.

[email protected]

Collectif des professionnels de la culture
Le Réso Salle des fêtes de Saint-André
B.P 505
97440 Saint-André
Tél : 02 62 58 72 66 Fax : 02 62 58 73 31


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