Rencontre fraternelle entre les Chagossiens et le Père René Payet

Vendredi dernier, une délégation des réfugiés des Chagos à Maurice a rencontré le Père René Payet, à la cure de Saint-Pierre. Olivier Bancoult, au nom des ses amis chagossiens, a longuement exposé au Père Payet la longue lutte de son peuple, déporté à des milliers de kilomètres de son pays par les impérialistes américains.
Il a également exprimé sa satisfaction d’avoir participé la veille à la signature de la charte d’amitié et de coopération avec les deux grandes villes portuaires des îles sœurs : Port-Louis de Maurice et Le Port de La Réunion. Cet accord précise que Le Port et Port-Louis organiseront et favoriseront toutes les manifestations destinées à promouvoir l’amitié entre les Chagossiens et les Portois, et - à travers ces derniers - les Réunionnais en général.
D’ailleurs, lors de cette rencontre à la cure de Saint-Pierre, la délégation chagossienne voulait surtout voir le Père Payet pour le remercier d’avoir parlé dans les églises de la lutte du peuple des Chagos et d’avoir recueilli une somme d’argent importante, fruit de la générosité des paroissiens de Vincendo. Cet argent de la solidarité servira à défendre la cause du peuple chagossien.
Cette rencontre donna lieu à un échange chaleureux et porteur d’espoir, car on ne peut rester indifférent au drame de la déportation vécu par tout un peuple depuis 35 ans et qui souhaite ardemment récupérer sa terre.

S. B.,
Le Port

Réponse au Père Jean Cardonnel sur “La passion du Christ”

Désolé mon cher Jean de ne pas partager votre opinion sur le dernier film de Mel Gibson, “La passion du Christ”. J’ai visionné ce film à plusieurs reprises, dont la première fois pendant la semaine sainte, et je ne lui trouve rien à redire ni au plan politique, ni au plan de la foi chrétienne qui est la mienne.
Je n’y ai retrouvé aucun de ses attributs dont l’ont qualifié ses détracteurs. Sado masochisme ? Pas plus et plutôt moins que dans le moindre film de série B ou thriller grand public.
Antisémitisme ? En aucun cas ; il replace le procès inique du Christ dans le contexte qu’ont décrit les Évangiles : le “peuple déicide” (meurtrier de dieu) n’est pas le peuple juif mais la collusion d’une partie d’un clergé avide de pouvoir et de l’ordre établi, Hérode et Rome. La soldatesque romaine y est d’ailleurs décrite comme elle le fut vraisemblablement, assez proche de celle des troupes de George W. Bush aujourd’hui en Irak.
Manichéen ? Le prince de ce monde y est certes représenté, mais sans excès et comme nous imaginons symboliquement quelquefois les forces mortifères si elles s’incarnaient dans une figure d’être humain ou d’ange déchu.
Ce film a certes le défaut de sa littéralité, dans une grande tradition - et non des moindres - de l’iconographie chrétienne occidentale. Mais il a surtout la grande vertu, par son côté hollywoodien et grand public, de rappeler la vérité christique aux citoyens de ce monde, trop souvent contaminés par les matérialismes ordinaires, l’oubli de Dieu, de l’esprit de sacrifice, de résurrection et de charité. En cela, son message mérite d’être soutenu...

Jean-François Reverzy

Problèmes de graphie créole

Mon sèr Zistin,
J’accepte, sans l’approuver, le choix que tu fais d’une orthographe du créole aussi différente que possible de l’orthographe du français. Ainsi, tu vois, cela ne me gênerait pas outre mesure que, pour traduire en créole le mot “dernier”, tu supprimes le “r” final et le remplace par un accent aigu (“dèrnié”, pourquoi pas ?). Mais que tu introduises en plus un “y” entre le “i” et le “é” du mot “dèrniyé”, alors là, je trouve que tu pousses un peu loin le bouchon.
Que le nom de notre pays, La Réunion, devienne sous ta plume “La Rénion”, je pourrais parfaitement l’admettre : après tout, beaucoup de Réunionnais ont cette prononciation. Mais “Laréniyon” en un seul mot et avec un “y” incongru en supplément ? Sous ce vocable barbare, je ne reconnais plus mon pays !
Songe en outre que, à te suivre sur cette voie, je devrais, moi qui suis Réunionnais depuis 79 ans, me dire désormais “Laréniyoné”, non, c’est trop me demander, je m’y refuse catégoriquement !
Autre chose. Un peu de cohérence, tu le sais, ne fait de mal à personne. Tu écrivais, mercredi dernier : "La démokrasi sé in tout, sa la pas in nafèr i débite an transh".
Pas de problème, je comprends ce que tu veux dire, et je suis d’accord avec toi. N’empêche ! J’ai cherché le mot “nafèr” dans mon dictionnaire créole-français, et figure-toi que je ne l’ai pas trouvé. Si, dans l’un de tes billets, tu parlais de notre regretté compatriote Issop Adam Ravate, dirais-tu qu’il faisait “dé zafèr” ?
Ce n’est pas tout. La démocratie, pour moi, implique l’égalité. Égalité entre les humains, égalité entre les mots. Tu plaidais, mercredi dernier toujours, pour le “dialog sociyal” et tu avais mille fois raison. Mais que vois-je ? Entre le “i” et le “a” de “sociyal”, tu insères un aristocratique petit “y” ; en revanche, entre le “i” et le “a” de “dialog”, c’est zéro calebasse. C’est pas de la discrimination ça ?
Zistoman, à propos de diskriminasiyon, peux-tu me dire, sèr kamarad, pourquoi tous tes billets, que j’apprécie beaucoup au demeurant, sont signés “Justin” et non pas “Zistin” ? Les “Y”, “K”, “Z”, c’est pour les autres, pas pour toi ?

Daniyèl Lalman

Manque de personnel dans l’enseignement

Le Syndicat National Force Ouvrière des Lycées et Collèges (SNFOLC) s’indigne contre la rescrudescence de la violence en milieu scolaire, comme le montrent les agressions sauvages récentes au lycée Lislet Geoffroy et au LP Paul Langevin.
Nous apportons tout notre soutien à nos collègues victimes dans l’exercice de leurs fonctions.
Nous demandons à l’administration de prendre ses responsabilités en appliquant systématiquement l’article 11 de la loi du 13 juillet 1983 sur la protection des fonctionnaires.
Nous réclamons les moyens en personnel nécessaires pour l’encadrement des élèves à la rentrée 2004.

La commission exécutive du SNFOLC

Réponse aux détracteurs de Paul Vergès

Simple citoyen que je suis, je me reconnais en Paul Vergès, qui de tout temps a fait la preuve qu’il est un homme d’ouverture. Et Dieu sait s’il a été au moment voulu dans les rendez-vous qui ont marqué l’Histoire politique de notre pays.
Qu’est ce qui fait bien avancer Paul Vergès d’échéance en échéance ? Je suis convaincu que c’est l’avenir de notre île. À son âge, l’endurance politique qu’il possède ferait mourir plus d’un détracteur !
La situation du pays qui se dégrade et les défis que nous avons à relever nous incombent une responsabilité citoyenne dans les choix politiques pour garantir un avenir moins ténébreux.
Le temps nous est compté, les hommes qui seront à la hauteur, seront à compter sur les doigts d’une main. Paul Vergès c’est celui avec qui il faudra toujours compter pour nous conduire dans un pacte de développement durable, solidaire et pacifique.
Quant à ceux et celles qui, par des méthodes de dénigrement abjectent la candidature de Paul Vergès, je me dis toujours qu’ils compteront pour des prunes.

Franck Robert,
Saint-Pierre