De l’essence dans un moteur diésel

25 juin 2018, par François Maugis

(ou, « La santé expliquée aux nuls)

Je cherchais une image simple pour faire comprendre ce qu’est la santé à mes enfants. C’est ainsi que m’est venue l’idée de comparer l’homme à la voiture. Mettez de l’essence dans votre voiture diésel et observez le résultat. C’est exactement ce que nous faisons en absorbant une alimentation qui ne convient pas à notre métabolisme. Autant il est facile de comprendre le problème de santé de notre véhicule si mal traité, autant il semble difficile de faire comprendre aux humains pourquoi ils ne devraient jamais être malades.
Cette image éclaire mais, vous l’avez compris, la mécanique humaine est beaucoup plus complexe que celle d’une voiture. Et, pour convaincre, il ne faut pas en rester là. Notre culture occidentale est en effet beaucoup plus orientée sur la lutte contre la maladie que sur la compréhension de ce qu’est la santé. Tout se passe comme si la maladie était une fatalité incontournable alors qu’en réalité, il suffit de choisir le bon carburant pour ne jamais être malade.
Je m’explique. Comme tous les êtres vivants de la planète, nous sommes le résultat d’une longue, très longue évolution. Ce résultat est la conséquence de la sélection naturelle. Après avoir quitté son berceau africain, l’homme a parcouru le monde, a connu mille climats, mille types d’aliments, mille environnements différents. Très peu d’espèces animales ont survécu à pareille épreuve. Cela signifie deux choses. C’est que d’une part, avec le temps, notre métabolisme s’est progressivement adapté à une multitude de situation, c’est que d’autre part, cette machine perfectionnée a été réglée par le temps avec une précision inouïe.
Notre métabolisme est un véritable miracle de la nature. Mais attention, il ne faut pas oublier le temps, la durée nécessaire pour faire évoluer cette mécanique vers la perfection et surtout les sacrifices humains considérables qui ont été nécessaires pour parvenir à ce résultat. Le propre de la sélection naturelle c’est que les êtres inadaptés ou fragiles sont progressivement éliminés avant même d’être en âge de procréer. Seuls les êtres résistant et sains ont eu une descendance et c’est ainsi que progressivement est née l’espèce humaine que nous connaissons aujourd’hui, un modèle d’équilibre et de perfection.
Faut-il pour autant, tel un enfant gâté, jouer avec cette merveilleuse machine, sans précaution, jusqu’à en obtenir sa destruction ? Bien évidemment, non. Toute machine, aussi perfectionnée soit-elle, a ses limites. OK, alors, quelles sont les limites de la machine humaine, me direz-vous ?
Tout le problème est là. Quelles sont nos limites ? À quoi notre merveilleux métabolisme peut-il s’adapter, quel est son mode d’emploi ?
Il y a deux réponses : celle d’un médecin célèbre qui nous conseille de ne consommer que ce que nous mangions il y a mille ans et celle qui consiste à comprendre comment s’alimentait notre ancêtre chasseur-cueilleur pendant plusieurs millions d’années, ces aliments auxquels notre métabolisme a fini par s’adapter durablement d’une façon quasi parfaite.
En matière d’évolution, le temps ne pardonne pas ce qui se fait sans lui, la nature ne nous pardonne pas les écarts trop nombreux et trop rapides que nous faisons aujourd’hui subir à notre métabolisme. Un domaine de recherche encore trop négligé et qui paraît pourtant être la voie la plus raisonnable pour percer enfin les secrets de notre santé.
 
François-Michel MAUGIS - La Réunion
Économiste, écrivain et philosophe


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