De la Maison des Civilisations au Musée du quai Branly

28 juin 2006

Depuis que Paul Vergès a lancé sa grande idée d’une Maison des Civilisations et de l’unité réunionnaise, son projet a suscité de part et d’autre diverses réactions. D’un côté, pour saluer cette heureuse initiative qui répond en profondeur à une aspiration légitime du peuple de La Réunion, dans toutes ses composantes :

- à retrouver sa vraie place dans l’Histoire, au milieu des peuples de la région et des autres peuples du monde ;

- à promouvoir du même mouvement "une identité réunionnaise fondée sur la reconnaissance" de toutes les cultures qui ont contribué, dès l’origine, à notre propre Histoire ;

- à renforcer les liens d’amitié qui nous unissent aux hommes, aux femmes, aux enfants de tous les pays du monde, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, et qui forment ce qu’on appelle l’humanité.
De l’autre, pour critiquer le projet, jugé à la fois inopportun et d’un coût trop élevé, ou bien, souvent avec des arrières pensées politiques, pour tenter à travers lui, d’atteindre la personne même de son auteur, l’accusant au passage de "folie des grandeurs", de "mégalomanie" et de "népotisme", sa fille ayant été désignée, avec Carpanin Marimoutou, comme "chargée de mission par la présidence de la région à la programmation de la Maison des civilisations".
Tant il paraît difficile, même pour les plus nobles causes, de rallier l’ensemble des opinions, de recueillir sur un tel sujet l’unanimité. Comme dit si bien le Meunier de la fable : "Bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père". À ceux-là toutefois, j’aimerais poser la question : que pensez-vous du Musée du quai Branly, (...) consacré aux arts premiers, dont l’ambition précisément est de "rendre aux civilisations non occidentales toute leur place dans l’histoire de l’art et de l’humanité" ? Êtes-vous du même avis que son président, Stéphane Martin, quand il déclare : "Un musée de ce type peut contribuer à remettre à leur juste place des cultures qui ont été trop souvent considérées comme mineures, marginales. En traitant ces sculptures avec le même respect que celui qu’on accorde à l’art de la Renaissance, on lui rend une place dans le Panthéon de l’humanité."  ? (...) La sévérité que nos détracteurs ont eue pour le Président du Conseil régional de La Réunion, sont-ils prêts à la partager avec le Président de la République française lui-même ?

Georges Benne, 23 juin 2006.


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