Décentralisation : je dis non !

5 mars 2003

Une semaine après notre mobilisation historique contre la décentralisation forcée du gouvernement Raffarin, où 10.000 personnes se sont retrouvées à Saint-Denis devant les Assises des libertés locales pour dénoncer cette mascarade, le Premier ministre a présenté à Rouen sa synthèse des mesures envisagées.
Il est clair qu’il ne s’agissait en rien d’exposer un résumé des points de vues exprimés ou des propositions faites dans les Assises des différentes régions de France comme on voudrait nous faire croire, mais il s’agissait bien de divulguer des décisions prises depuis longtemps par un gouvernement ultralibéral voulant se donner bonne conscience.
La FSU dénonce ces opérations de communication destinées uniquement à manipuler l’opinion publique. Ce type de fonctionnement est inacceptable et n’est pas digne d’une démocratie !
Par ailleurs, l’expérimentation proposée par le gouvernement représente un démantèlement programmé de l’Etat, de ses missions. Croire à la possibilité d’un retour en arrière après l’expérimentation est irresponsable.
Ce sont à terme 150.000 fonctionnaires qui devraient rejoindre la fonction publique territoriale. Les conséquences statutaires de la décentralisation sur ces personnels seront désastreuses. C’est pourquoi nous nous opposons à tout transfert de compétences en l’état actuel des choses. Une telle décision est d’ores et déjà rejetée dans son principe par l’ensemble des personnels. La question première pour nous et les personnels dans nos secteurs (ATOSS, Assistantes Sociales, Infirmières, CoPsy, CPE, MI-SE…) demeure celle du devenir des missions et des services publics.
Nous estimons que l’indépendance des fonctionnaires, en termes de recrutement et de carrière, vis à vis de la hiérarchie immédiate et des pouvoirs locaux est un gage d’efficacité et de qualité du service public.
Le statut de la fonction publique d’État reste aujourd’hui un modèle et un levier social important. Avant de transférer de nouveaux agents vers les collectivités territoriales, il faudrait régler la question de tous les personnels actuellement exploités sans scrupules et qui demeurent depuis des années sans véritable statut, sans progressions de carrière, sans droits à la formation, sans reconnaissance sociale (CEC, CES, EJ, journaliers communaux…).
Un nouveau transfert de compétences de l’État aux collectivités territoriales signifierait, tel que nous est présenté le projet actuel, le plus souvent le recours à la sous-traitance privée, et d’autre part, le recours à des emplois précaires non qualifiés.
On parle de décentralisation, de libertés locales, mais en fait c’est un leurre. La seule vraie certitude aujourd’hui c’est le désengagement de l’État de ses missions sociales fondamentales.
La FSU appelle tous les personnels qui se sentent menacés, ou tout simplement concernés aujourd’hui, à se mobiliser fortement, à organiser des assemblées générales dans les établissements. Le 6 mars à 14 heures 30 aura lieu un Comité Technique Paritaire au Rectorat concernant les ATOS. Nos élus, notamment de l’UNATOS, y siégeront afin de défendre les droits des personnels. Ce sera l’occasion de faire entendre leur voix et d’exprimer un refus catégorique de cette décentralisation.


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