Derrière la colère des étudiants...

14 avril 2006

Derrière la colère des étudiants, des lycéens, de la jeunesse en général, qui s’est exprimée avec force lors des nombreuses manifestations à Paris et dans les grandes villes françaises ces temps-ci, il y a bien-sûr leur inquiétude pour leur avenir mais aussi un sentiment de révolte contre une société profondément injuste. C’est ce qui apparaît nettement à travers un article de Liliane Sichler, paru dans “Marianne” du 23 février au 3 mars, sous le titre "La génération “Kleenex” face aux indéboulonnables". "Avec le CPE, on peut licencier n’importe qui dans les deux ans. Mais il y a aussi tous ceux qu’on ne peut jamais virer. Et ils sont légion parmi les politiques, les hauts fonctionnaires et les grands patrons...", peut-on y lire en lettres grasses, comme cette question qui vient tout naturellement à l’esprit : "Par quel maléfice la France du 21ème siècle a-t-elle instauré une classe inférieure de "jeunes jetables" face à une caste souvent d’ex-soixante-huitards installés dans leurs privilèges qu’ils sont peu soucieux de partager ?". Et comme ces constatations que chacun peut faire et qui ont tendance à se banaliser : "Vous avez foiré comme ministre ? Vous êtes nommé ambassadeur à l’UNESCO ou à la FAO. Patron à la Banque de France, vous avez plongé le pays dans la récession ? Vous vous retrouvez à la tête de la Banque européenne !".

Voilà, en quelques mots, parfaitement résumée, la situation intolérable contre laquelle se battent les jeunes Français d’aujourd’hui, qui est la même dans les autres pays d’Europe, dans tous les pays riches, d’économie dite libérale. Leurs luttes rejoignent ou rejoindront tôt ou tard celles qui se lèvent ou se lèveront aux quatre coins du monde en raison de la même injustice structurelle.

Georges Benne


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus