« Des adultes jaloux de l’intelligence des enfants » : réponse à François Maugis

31 juillet 2017, par Frédéric Paulus

 

Selon François Maugis certains adultes pourraient être « jaloux de l’intelligence des enfants »... « Consciemment ou pas et sous prétexte de les recadrer », ils seraient étouffés. Et encore : « La société passe à côté du renouveau dont pourtant elle aurait tant besoin. Chez tous les mammifères, la curiosité des petits est la qualité indispensable qui leur permet de découvrir le Monde, de le comprendre et de s’y adapter. Arrivé à l’école, et quelquefois bien avant, on dit au petit d’homme : « Tais-toi et écoute ». « Sans parler de l’abus de pouvoir si facile et si fréquent des adultes, cette propension à considérer l’enfant comme un simple réceptacle, en fait un être inadapté et passif. Dans ces conditions, comment voulez-vous que notre société soit réactive, saine et vivante ? »

 Je ne peux que souscrire à cette vision. Je devrais également faire part de mon échec en la matière car depuis plusieurs décennies je m’évertue à avancer ces analyses. Il nous faudrait, cher Monsieur François Maugis, constituer un front (mais pas national) pour organiser une résistance à cette pensée postcartésienne qui a relégué la sensation et la perception dans le registre de la subjectivité. Or, de nos jours, avec les progrès de l’exploration fonctionnelle non évasive du cerveau des animaux et des humains, nous pouvons objectiver la subjectivité. Il nous restera à faire céder les digues protectrices de l’idéologie scientiste qui a institué d’étudier l’homme à la troisième personne.

Frédéric Paulus
CEVOI – Saint-Denis - la Bretagne


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Messages

  • Cher Monsieur,

    Merci infiniment pour votre réponse du 31 juillet parue dans Témoignage.

    Ma satisfaction est d’autant plus grande que mes propos ont suscité une autre réaction du même ordre d’un grand intellectuel français.

    Il s’agit d’un témoignage précieux qui m’a fait rebondir dans un nouveau texte que voici :

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    Pour toi mon Dieu, j’ai bravé la Mort

    Je devais avoir l’âge naïf et tendre de 10 ou 11 ans, l’âge auquel on a encore besoin des adultes pour comprendre le monde et la vie. Mais lorsque les réponses ne sont pas claires, c’est aussi l’âge de tous les défis. La puissance de Dieu m’interpellait. Mais comment douter du Tout Puissant que tout le monde semblait accepter comme une évidence ?

    Le hasard a voulu qu’à ce moment-là, me soit posée par la vie, la question de confiance. En ce dimanche matin, je n’avais pas le choix : aller à la messe comme tous les dimanches ou faire mes devoirs. Le choix était cornélien, ma vie même était en jeu. Ou je ne faisais pas mes devoirs et la mauvaise note entrainait irrémédiablement la colère mortelle de mes parents, ou je manquais la messe et la colère de Dieu m’envoyait immédiatement en Enfer.

    Je ne sais toujours pas quelle folie m’a pris ce jour-là. Dans son ivresse d’apprendre, faut-il que le petit choisisse de se confronter à l’inconnu plutôt qu’à la colère parentale, somme toute déjà connue ? Je ne sais. Toujours est-il qu’en toute conscience, je décidais, pour la première fois de ma vie, de manquer la messe.

    Vous ne me croirez pas, pourtant ce souvenir brûlant fait partie de ceux qu’on n’oublie pas. 60 ans après, il me semble que c’était hier.

    Obsédé par cet invraisemblable défi, je m’attendais au pire. De peur d’être déjà mort, je n’osais ouvrir les yeux le lundi matin. Même angoisse le mardi, le mercredi. Fou de rage le jeudi matin, parce que j’avais été trompé par les adultes, je décidais que Dieu n’existait pas. Je n’ai plus jamais remis les pieds dans une église. Les enfants ne sont-ils pas capable de découvrir Dieu tout seul, pourquoi leur imposer ?

    Cela peut faire sourire, mais la morale de cette histoire c’est que tout se joue dans l’enfance. Les mensonges sont aussi graves que la maltraitance. Que vous le vouliez ou non, les traumatismes de l’enfance vous poursuivent toute votre vie. Les disfonctionnements de la société des adultes, n’ont d’autre origine que la mauvaise construction des êtres. Un vieux monsieur à qui j’avais envoyé mon dernier article : « Que fait-on de la force évolutive de nos enfants », m’a répondu la chose suivante : « Complètement d’accord avec vous. J’ai eu la chance rare d’avoir des parents qui ne m’ont « recadré » d’aucune façon et n’ont fait qu’encourager ma curiosité et ma liberté d’esprit ». Ce vieux monsieur est l’une des têtes pensantes de notre siècle.

    François MAUGIS – La Réunion

    http://assee.free.fr

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    Inutile de vous dire que j’adhère totalement à votre idée de " constituer un front (mais pas national) pour organiser une résistance à cette pensée postcartésienne qui a relégué la sensation et la perception dans le registre de la subjectivité. "

    A vous lire,

    Bien cordialement,

    François MAUGIS - économiste

    Conseil en aménagement du territoire

    Ex animateur régional en qualité industrielle

    Président de l’association Energie Environnement

    Référent développement durable pour les projets territoriaux

    (Ministère de l’écologie,du développement durable et de l’énergie)

    Membre du Conseil économique, social et culturel du Parc national de la Réunion

    Membre de la réserve citoyenne

    (Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche)

    Appartement 14 - 8 rue de la Gascogne - 97490 Ste CLOTILDE

    Ile de La Réunion (France DOM)

    Tel : 0262 13 18 25 - GSM : 0692 12 19 77

    A l’international : + 33(0)262131825 – GSM : + 33(0)692121977

    [email protected] - http://assee.free.fr

    aee-entete.jpg

    Énergie Environnement, membre du Collectif Réunionnais pour l’Éducation Relative à l’Environnement

    a obtenu du Ministère de l’Environnement le label « MERCI DIT LA PLANETE »


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