École, collège et lycée unique... de la fraternité

5 janvier 2007

L’ambition égalitaire du collège unique débouche sur un échec. Jean-Pierre Terrail écrit que « l’inégalité sociale des chances d’accès aux savoirs et à la formation n’a pas reculé d’un iota en quatre décennies d’école unique, d’innovation pédagogiques et de mobilisation contre l’échec scolaire » (2002), quand Marie Duru-Bellat dénonce “l’hypocrisie scolaire” (2002), pour ne citer que ces deux auteurs sociologues !
L’école, le collège et le lycée sont des rouages institutionnels qui n’arrivent pas à modifier fondamentalement les inégalités sociales. L’aspiration à plus d’égalité est à rechercher ailleurs sans pour autant laisser de côté... la fraternité !

Nos propositions de réforme du système éducatif s’orientent vers une école, un collège et un Lycée (général et technique) UNIQUE(S) pour l’apprentissage des savoirs et de la fraternité. Les enseignants sont libérés de leur charge de sélection. L’évaluation des acquis se fait par auto-évaluation et auto-prescription des registres à “travailler” par l’élève avec la supervision de l’enseignant. L’élève ne subit pas sa formation : il en est le co-auteur avec les enseignants. Ces derniers renouent avec le plaisir d’enseigner et la générosité de transmettre.

L’école de la fraternité rompt avec l’idéologie du don et des forts (génétiques). Si certains ont des dons tant mieux pour eux. Ils sont valorisés dans des attitudes de tuteurs à l’égard des plus faibles. Du fait de l’hétérogénéité des niveaux au sein de chaque classe, les élèves ayant plus de facilité sont encouragés à aider les faibles. La compétition n’est pas abolie, elle change de forme, peut-être au profit d’attitudes plus altruistes !

Notre système ainsi structuré articule sa “révolution culturelle” à réunir l’enseignement technique et l’enseignement général pour tous. Les élèves circulent dans des bâtiments différents pour accéder aux savoirs théoriques et pratiques. L’“intellectuel” (ou le généraliste) est encouragé à développer des compétences techniques. Le “manuel” (ou le technicien) côtoie des “forts en thème” pour le meilleur, dans le respect de ces derniers.

L’enseignant libéré de son pouvoir de sélection devient un pédagogue sans ambivalence d’attitude vis-à-vis de l’élève. Celui-ci est rassuré et peut considérer l’adulte dans ses facultés de soutien psychologique. Il devient une sorte de mentor potentiel pour tous les élèves. Ses outils de travail sont : 1) : ses connaissances, 2) sa pédagogie, 3) sa personnalité.

La sélection se fait continuellement par l’élève durant son cursus par choix et par opportunité d’insertion. Les conseillers d’orientation retrouvent un sens plus grand à exercer leur métier. Le bac est maintenu comme étape ultime de sélection et le principe des mentions est conservé. Il nous reste à repenser la place des parents.

Ainsi le cursus scolaire deviendrait un cursus de vie scolaire où il ferait peut-être bon vivre !

Frédéric Paulus


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus